La prise de médicaments comme l'aspirine ou le paracétamol pour limiter ou réduire les accès de fièvre ont pour effet de participer à la diffusion plus large des virus de la grippe, selon une étude médicale parue mercredi au Canada. L'élévation de la température du corps est une réponse physiologique pour lutter contre toutes sortes d'infections. Mais pour lutter contre les désagréments de la fièvre, les individus ont tendance à prendre par eux-mêmes des médicaments.
Soulagés, les malades sortent de chez eux, fréquentent d'autres personnes et augmentent ainsi les chances de propager l'agent pathogène par des éternuements ou la toux, explique une étude publiée dans la revue Proceedings de la Société Royale du Canada. "Même quand un traitement n'a pas pour but de traiter spécifiquement la fièvre, cette dernière est susceptible d'être abaissée, car la plupart des médicaments courants pris pour traiter des maladies infectieuses contiennent une base antipyrétique", composition du paracétamol, selon l'étude.
Ce comportement individuel serait à l'origine chaque année de l'importance des épidémies de grippe. Les chercheurs ont jugé que lors de la pandémie de grippe espagnole en 1918, l'usage répandu d'aspirine "a pu augmenter la gravité de la maladie et en conséquence le taux de mortalité".