Le sel tue, de 30 à 35.000 personnes par an en France. Et 1,6 million par an dans le monde, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine (NJEM). C'est la première fois que des chercheurs quantifient le phénomène au niveau mondial. Et il fait froid dans le dos. Un excès de sel fait en effet grimper la tension artérielle, et provoque ainsi infarctus, attaques cérébrales et insuffisance du myocarde. Mais comment éviter cela ?
Les recommandations explosées. "Réduire le sel fait baisser cette tension et donc le nombre de décès", explique Sophie Lemonier, médecine et éditorialiste santé d'Europe 1. Et il y a du travail. En France, les hommes consomment 8 grammes de sel par jour, les femmes 6,5. Or, l'Organisation mondial de la santé recommande de ne pas dépasser les… 2 grammes quotidien.
"On n'est (nait) pas tous égaux". Mais ce n'est pas si simple de réduire sa consommation. D'une part, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. "On n'est pas tous égaux devant le sel, c'est génétique. Certains résistent mieux que d'autres", décrypte Sophie Lemonier. "Cela dépend de la faculté du rein à l'éliminer. Cette faculté diminue avec l'âge. De plus, cela dépend de la couleur de la peau : les Noirs, par exemple, sont plus sensibles", poursuit la spécialiste.
Délaisser la salière ne suffit pas. Pour réduire le sel, il faut évidemment maîtriser son utilisation de la salière. "Il faut avoir la main légère. Mais surtout, il faut faire attention à tout ce que l'on mange. Car il y a déjà du sel dans de nombreux aliments, préparés par l'industrie ou par les artisans", prévient l'éditorialiste d'Europe 1. Les plats préparés, la charcuterie, les soupes en brique, le fromage, les céréales mais aussi les pâtisseries ou le pain sont ainsi chargé en sel. "Une simple baguette contient environ 5 grammes", estime Sophie Lemonier.
Comment s'en passer ? Outre le trie des aliments, il faut changer son mode d'alimentation. Car le sel, c'est bon, en tout cas pour les papilles. Et le supprimer n'est pas si évident. "Il faudrait le diminuer progressivement, le remplacer par des épices et privilégier les plats faits maison, où le sel est plus facile à contrôler", estime la spécialiste. Et pour ne pas devenir trop dépendant, mieux vaut commencer tôt le régime. "Il faut éviter de saler les plats des enfants, même après trois ans, lorsque le rein est capable de l'éliminer", recommande encore Sophie Lemonier.