Cette étude, rapportée par la revue Science Transnational Medicine, va changer l'image que vous vous faisiez du botox. Ce produit utilisé par les chirurgiens esthétiques et par les dermatologues pour effacer les rides pourrait freiner la progression du cancer de l'estomac. Des chercheurs ont en effet démontré que l'injection de ce produit stoppe l'innervation des tumeurs et bloque ainsi leur croissance.
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Souris botoxées. Les deux chercheurs, Timothy Wang de l'Université de Columbia (États-Unis) et Duan Chen de l'Université norvégienne de science et de technologie, ont injecté du botox à des souris atteintes d'un cancer de l'estomac. Le résultat est concluant puisque les tumeurs ont cessé de grossir.
Blocage des signaux nerveux. Le botox met fin à l'innervation de la tumeur, c'est à dire qu'il empêche les nerfs entourant la tumeur de s'exprimer et permet ainsi de "bloquer les signaux nerveux". Les cellules cancéreuses sont rendues "plus vulnérables en supprimant un des facteurs qui régulent leur croissance", explique le professeur Chang. En effet, le botox empêche la production d'acétylcholine, un neurotransmetteur qui stimule la division cellulaire, dans ce cas-là, des cellules cancéreuses.
Une étude menée au Japon avait déjà démontré que chez des patients opérés de tumeurs à l'estomac, le taux de récurrence de la tumeur était moindre quand on leur avait sectionné plus de nerfs.
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Le botox, c'est quoi ? Le botox est un produit constitué de toxine botulique, une protéine qui possède des propriétés neurotoxiques. Autorisé en France depuis 2003, les médecins et les chirurgiens en proposent sous forme d'injections renouvelables tous les 6 mois. Il atténue les rides en provoquant une paralysie ciblée des muscles.
Rapide et pas cher. Le botox comme traitement contre le cancer présente de nombreux avantages selon les chercheurs. "Nous pensons que le botox est un bon traitement car il peut être utilisé localement et cible les cellules cancéreuses", avance le professeur Chen. De plus, il est jugé moins toxique, moins onéreux et plus rapide d'utilisation que les autres traitements cancéreux standards.
Ne pas s'emballer. Cependant, les chercheurs minimisent leur découverte et conçoivent son utilisation en combinaison avec d'autres agents anti-cancéreux, par exemple la chimiothérapie. Le professeur Wang précise aussi que les expériences menées sur les souris n'ont concerné que les cancers de l'estomac à un stade précoce. Les chercheurs s'accordent cependant pour dire que la dénervation est tumeurs devrait probablement être efficace sur d'autres types de cancer.
Le professeur Chen a annoncé la poursuite de la recherche en Norvège, sur des patients humains cette fois-ci, tous atteints d'un cancer de l'estomac.
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