L’info. En plus du prix, une petite ligne va bientot s’ajouter sur les menus des chaînes de restaurants et pizzerias américaines, celle des calories. Imposée par l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA), cette mesure vise bien sûr à combattre l’épidémie d’obésité aux Etats-Unis. Elle s’inscrit dans le cadre de la loi Obama sur l’assurance maladie adoptée en 2010. Selon le Trust for America’s Health, le taux d’obésité moyen chez les adultes américains est de 34,9% et deux tiers sont en surpoids ou obèses.
Qui est concerné ? D’après Margaret Hamburg, la directrice de la FDA, “les Américains absorbent environ un tiers de leurs calories en dehors de chez eux et souhaitent avoir des informations claires sur les produits qu’ils consomment”. Pourtant, tous les restaurants ne seront pas concernés. Seules les chaînes de restauration et sociétés de distributeurs d’en-cas et de boissons comptant au moins vingt restaurants ou points de distribution sous la même enseigne vont devoir appliquer cette nouvelle réglementation. Au total, ce sont plus de 200.000 restaurants américains qui sont ciblés.
Une lutte ancienne. Cette réglementation fédérale s’inscrit dans un mouvement plus large en faveur d’un meilleur système d’information en matière de nutrition dans les chaînes de restauration. New York a, par exemple, été la première ville aux Etats-Unis, en 2008, à imposer aux restaurants et bistrots l'affichage du nombre de calories contenus dans leurs plats. Une initiative reprise ensuite par 18 Etats et villes américaines.
Est-ce vraiment efficace ? “Il s’agit de la plus grande avancée en matière d’informations nutritives pour les Américaines depuis vingt ans”, a estimé Margo Wootan, une responsable du “Center for Science in the Public Interest”, une organisation de défense des consommateurs.
Pourtant, on est en droit de s’interroger : ce genre de mesure est-elle réellement efficace ? Contacté par Europe 1, le nutritionniste, Laurent Chevallier, est catégorique : “ce type de mesure, c’est un pis-aller pour donner bonne conscience aux industriels. On fait tout pour vous rendre addict au gras et au sucré, et après on vous dit, “on marque les calories, c’est vous qui êtes responsable”. Pour le nutritionniste, cette mesure est vaine car “ceux qui vont dans ce genre de restaurant savent bien qu’ils ne vont pas manger de la cuisine light. En plus, les gens ne connaissent même pas le nombre de calories qu’ils doivent prendre par jour !” “Si l’on veut vraiment prendre une mesure efficace”, poursuit le docteur Chevallier, “on impose aux fast-food de ne servir que de l’eau. Là, c’est une vraie mesure qui a du sens”.