Journée "santé morte" mardi à l'occasion de l'arrivée, à l'Assemblée du projet de loi santé de Marisol Touraine pour les médecins généralistes. Certains cabinets seront fermés et des médecins vont manifester devant le palais Bourbon. C'est toujours la généralisation du tiers payant qui pose problème mais pas seulement : certains médecins réclament aussi une revalorisation de leurs tarifs. Depuis vendredi, certains généralistes, appelés à la désobéissance par le syndicat MG France, ont décidé d'augmenter de 2 euros le prix de la consultation.
25 euros au lieu de 23. Dans la salle d'attente d'un de ces médecins rebelles dans le 18ème arrondissement de Paris, la quinzaine de patients sait que leur généraliste est en grève. Mais tous ne savent pas que la consultation sera 2 euros plus chère que d'habitude, à 25 euros au lieu de 23. Sonia, une jeune maman, plaide même la cause de son médecin : "je trouve que c'est normal parce que ce n'est pas souvent. C'est comme les tickets de transport qui augmentent ou le parking qui a doublé", explique-t-elle au micro d'Europe1. La jeune femme est persuadée qu'elle va être remboursée par la Sécurité sociale. Pourtant, la Sécu peut très bien refuser de rembourser cette majoration : les médecins sont en effet dans l'illégalité en agissant ainsi.
"Être reconnu à sa juste valeur". Pour ne pas pénaliser ses patients, le Dr Agnès Giannotti facture, elle, directement les 25 euros à la Sécu mais pas systématiquement : seulement pour les malades qui n'avancent déjà pas les frais. "C'est illégal, mais là je ne me fais pas payer du tout donc qu'ils viennent me dire que c'est illégal de ne pas se faire payer quand on revendique quelque chose auquel on a droit", proteste-t-elle au micro d'Europe1. "Notre travail mérite d'être reconnu à sa juste valeur. Il n'y a aucune raison pour que l'on ne soit pas payé comme les autres spécialistes", poursuit-elle.
Que risquent ces médecins frondeurs ? La Sécu peut très bien refuser de les payer pour ce tarif illégal. Ils encourent aussi des pénalités voire le déconventionnement. En étant rayés du système de l'Assurance maladie, ils pourront toujours recevoir des patients mais ces derniers ne pourraient plus prétendre à quel que remboursement que ce soit.
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