L’Isoméride, l’autre médicament polémique

© maxppp
  • Copié
avec Mathieu Charrier , modifié à

- Le laboratoire Servier savait qu’il était dangereux et ne l’a pas retiré du marché.

Nouveau scandale en vue pour Servier ? Alors que le laboratoire français doit faire face aux critiques pour ne pas avoir retiré plus tôt son médicament Mediator, une autre affaire refait surface, liée à un autre médicament, l’Isoméride.

L’Isoméride, prédécesseur du Mediator, a déjà valu au laboratoire Servier plusieurs condamnations en justice. Le 17 septembre dernier, le laboratoire a été condamné par le TGI de Nanterre à verser 210.000 euros de dommages et intérêts à une patiente qui se plaignait de graves problèmes cardiaques après avoir pris le médicament.

Interdit à la vente en 1997

L'Isoméride sera retiré de la vente en France le 17 septembre 1997, après la découverte par l'Agence du Médicament de cas d'hypertension artérielle pulmonaire et d'anomalies des valves cardiaques.

Selon des informations recueillies par Europe 1, le laboratoire Servier savait que le médicament coupe faim était dangereux plusieurs années avant son interdiction et n’a pourtant rien fait pour le retirer du marché.

"S'engager à ce que soit secret"

Dès 1991, soit six ans avant son interdiction en France, le docteur Dominique-Michel Courtois avait obtenu un rendez-vous avec les dirigeants du laboratoire Servier. Ce dernier voulait évoquer le cas d'une patiente belge, soignée à l'Isoméride et qui avait contracté une maladie cardiaque.

"Un médecin expert du laboratoire avait reconnu qu'il y avait un lien", explique le médecin. "On nous avait proposé une négociation à l’amiable mais on devait s’engager à ce que ce soit secret". En clair, ne pas en parler dans les médias.

Selon Libération, l’affaire a pris une tout autre ampleur outre-Manche. Aux Etats-Unis et au Canada, une association regroupant plus de 150.000 personnes, se disant victimes de l’Isoméride, a obtenu un accord amiable pour un montant de 2,78 milliards d’euros.