Dans beaucoup de pays, la césarienne est devenue une solution permettant de se simplifier la vie. Mais elle ne doit pourtant être pratiquée que lorsqu'elle est "médicalement nécessaire", a recommandé vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui met en garde contre une véritable "épidémie de césariennes".
Une "culture de la césarienne". Selon les derniers chiffres disponibles, qui remontent à 2008, le taux de césarienne par grossesse atteignait 23% en Europe, 35,6% dans la région des Amériques, et 24,1% dans la région du Pacifique Ouest. Dans certains pays s'est même instaurée une "culture de la césarienne", comme au Brésil où près de la moitié des bébés naissent par césarienne, ce qui en fait le numéro un mondial en la matière. En revanche, l'Afrique (3,8%) et l'Asie du sud-est (8,8%) semblent épargnées par le phénomène.
Dans beaucoup de pays où la proportion de césariennes est élevée, cette "épidémie" s'explique surtout par la volonté des médecins de se simplifier la vie, puisque les césariennes pouvant être planifiées, note la Dr. Marleen Temmerman, directrice du département Santé et Recherche génésiques à l'OMS. Or "les césariennes ne devraient être pratiquées que lorsqu'elles sont médicalement nécessaires", recommande l'OMS.
Une première pour l'OMS. C'est la première fois que l'agence onusienne recommande clairement que l'usage de la césarienne soit limité à des raisons médicales, souligne le Dr Metin Gülmezoglu, de l'OMS. Jusqu'à présent, l'OMS s'était en effet contentée de dire que le "taux de césarienne idéal" se situait entre 10% et 15% des grossesses, une fourchette établie par les experts en 1985.
Mais l'accouchement par césarienne s'est depuis généralisé. L'OMS a donc procédé à de nouvelles études pour essayer de déterminer un taux idéal de césarienne, sans y parvenir pour l'instant. Mais ses études ont permis de démontrer que les taux de césarienne supérieurs à 10% ne sont pas associés à une réduction des taux de mortalité maternelle et néonatale. En revanche, l'OMS reconnaît qu'en dessous d'un taux de 10% la mortalité néonatale et maternelle diminue à mesure que le taux de césarienne augmente.
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