Après les lunettes interactives et la voiture sans chauffeur, voici le nouveau projet futuriste de Google : des nanoparticules qui pourraient permettre de détecter de façon précoce des maladies comme le cancer. C'est via son laboratoire, baptisé Google X, que le géant américain du web planche sur ce projet, qui n'est toutefois pas accueilli avec enthousiasme par l'ensemble de la communauté scientifique : Agnès Buzyn, présidente de l'Institut national du cancer (InCA), appelle ainsi à la "prudence" devant ce type d'annonce.
Des nanoparticules sous forme de comprimés. L'idée dévoilée par Google ressemble à de la science-fiction : il s'agirait pour le patient d'ingérer, sous forme de comprimés, des nanoparticules qui pénétreraient dans le sang et "seraient conçues pour repérer et se fixer sur un type particulier de cellules, comme les cellules tumorales". Pour réaliser un diagnostic, ces nanoparticules pourraient ensuite être associées à "un objet connecté équipé de capteurs spéciaux". Le but : "aider les médecins à détecter les maladies dès leurs prémices", assure Google.
Plutôt un "outil supplémentaire". Mais pour Agnès Buzyn, spécialiste des cancers du sang, ce projet ne serait une "solution", mais plutôt un "outil supplémentaire". "C'est une prouesse technologique qu'ils visent à terme. Est-ce que ce sera une révolution médicale dans le sens où cela balaiera tout ce dont on a besoin actuellement pour poser un diagnostic? Cela me paraît contradictoire avec ce que l'on connaît actuellement de la biologie pour les tumeurs", s'interroge la spécialiste.
"Un diagnostic, un pronostic, une maladie s'évaluent avec de nombreux paramètres: facteurs génétiques, facteurs de risques comportementaux, système immunitaire, etc. Tout cela ne peut être rapporté à une technique, si performante soit-elle", estime-t-elle. Ce type de technique pourra représenter "un outil de plus dans l'arsenal que nous avons déjà" mais "cela ne révolutionnera pas à mon avis le diagnostic" déclare-t-elle.
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