Le fumier des vaches, souvent utilisé comme engrais aux Etats-Unis, contient un nombre élevé de nouveaux gènes de bactéries résistantes aux antibiotiques provenant de l'intestin de ces ruminants, ce qui représente un danger potentiel pour les humains, indique lundi une recherche.
Cette étude émet la possibilité que ces nouveaux gènes puissent être transférés aux bactéries qui se trouvent dans le sol où sont cultivées les récoltes, notamment des légumes, craignent les auteurs de ces travaux parus dans mBio, la revue en ligne de la Société américaine de microbiologie (ACM). Des milliers de gènes résistants aux antibiotiques ont déjà été identifiés mais la très grande majorité se trouvent dans des bactéries inoffensives. La grande crainte est que ces gènes apparaissent dans des agents pathogènes responsables d'intoxications alimentaires ou d'infections nosocomiales.
"Dans la mesure où il existe un lien entre les gènes résistant aux antibiotiques, des bactéries existant dans l'environnement et des bactéries se trouvant en milieu hospitalier, nous avons cherché à savoir quels types d'agents pathogènes se retrouvaient dans la nature via le fumier utilisé comme engrais", explique Fabienne Wichmann, une chercheuse de l'Université de Yale (Connecticut, nord-est), co-auteur de cette étude.