Le secret de la régénérescence de la salamandre percé à jour

Des chercheurs ont compris comment les salamandres arrivent à faire repousser leurs membres perdus.
Des chercheurs ont compris comment les salamandres arrivent à faire repousser leurs membres perdus. © maxppp
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Noémi Marois
DÉCOUVERTE - Des chercheurs ont compris comment les salamandres arrivent à faire repousser leurs membres perdus. Un espoir pour les personnes amputées ?

Certains animaux de la famille des amphibiens comme le poisson-zèbre, l'étoile de mer ont la capacité de se régénérer après une blessure ou une perte de membre. Mais le champion de la régénérescence, c'est la salamandre. Elle est capable de se re-fabriquer une patte, un museau mais aussi un œil ou même de la moelle épinière. 

Cette capacité de se régénérer intéresse bien sûr les chercheurs car elle peut améliorer le traitement médical des blessures ou des amputations. Les résultats d'une étude portant sur la salamandre, menée par des scientifiques de la University College London et rapporté par le site Gentside Découvertes, a identifié un processus, nommé "Extracellular signal-regulated Kinases" (ERK) capable de reprogrammer des cellules en vue de se multiplier.  

Retour dans le passé. Lorsque la salamandre perd une patte, un amas de cellules se constitue à l'endroit même de l'amputation et ces dernières reconstruisent le membre. Le processus ERK s'actionne alors. 

À la base, les cellules sont différenciées, c'est-à-dire qu'il existe par exemple des cellules musculaires, des cellules de foie, des cellules d'articulation osseuse. 

Lors de la régénérescence, le processus ERK permet aux cellules de faire un retour dans le passé. Elles reviennent à l'état embryonnaire et perdent leur spécificité (musculaire, articulaire…) mais elles gardent en mémoire ce qu'elles étaient. Ensuite, en se multipliant, elles reconstruisent le membre manquant et retrouvent leur identité. 

Régénérer de l'humain. L'être humain a une capacité de régénérescence limitée. En cas de blessure superficielle, il peut certes fabriquer de la nouvelle peau sans laisser de marques. Mais en cas de blessures plus graves ou d'amputation, une matière solide apparaît, composée de protéines de collagène, qui se recouvre de peau : c'est ce qu'on appelle les cicatrices.

J'ai un bras qui pousse. Si les chercheurs vont expérimenter l'ERK sur des souris, il existe des obstacles  pour de possibles applications futures sur l'humain. 

D'abord, le processus de l'ERK existe seulement de manière éphémère chez les mammifères. Une stimulation sur l'ADN des cellules au niveau de la blessure permettrait cependant de renforcer ce processus ERK.  

Le deuxième obstacle concerne la durée de régénérescence. La salamandre met plus d'une année à régénérer un membre perdu. Au vu de la taille plus importante des membres humains, un amputé du bras, par exemple, devrait attendre 20 ans pour avoir son nouveau membre. 

En fait, le processus ERK pourrait au mieux permettre de guérir plus vite d'une blessure, sans laisser de cicatrices. 

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