Les chiffres donnent le vertige. Le sida a été découvert le 5 juin 1981, il y a tout juste 30 ans. Depuis, il a causé la mort de quelque 30 millions de personnes. On estime aujourd'hui à environ 34 millions, le nombre de séropositifs dans le monde. Chaque jour, 7.000 personnes sont infectées par le virus.
Un problème toujours d'actualité
Des progrès considérables ont été réalisés depuis la découverte de cette maladie. Les pays pauvres notamment, ont aujourd'hui plus facilement accès aux médicaments qui étaient jadis réservés aux pays développés. L'objectif d'"accès universel" fixé pour 2010 par l'ONU est pourtant loin d'être atteint, avec 9 millions de malades ne recevant pas de traitement.
Quelles que soient les avancées, le sida reste un problème "majeur" selon l'ONU. Dans un rapport, l'Onusida, l'agence spécialisée des Nations unies, indique qu'il est nécessaire d'investir d'urgence plus d'argent, d'éliminer les gaspillages et d'affiner les programmes de lutte contre la maladie pour consolider les progrès et sauver des millions de vies.
Augmenter les financements
Pour Michel Sidibé, le directeur exécutif de l'Onusida, il est aussi fondamental de renforcer le dépistage du virus pour pouvoir réduire les taux d'infection. Car rappelons-le, la moitié des séropositifs ignorent encore être porteurs du virus. Cela nécessite des fonds.
Constat inquiétant du côté du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui met en garde contre la diminution des moyens injectés dans la lutte contre le sida. "Le nombre de personnes qui sont infectées et meurent diminue, mais les ressources internationales nécessaires pour soutenir ce progrès ont décliné pour la première fois en dix ans, en dépit des besoins immenses non satisfaits."
Selon l'Onusida et ses partenaires, "des investissements annuels plus ciblés d'au moins 22 milliards de dollars sont nécessaires d'ici 2015", soit six milliards de dollars de plus qu'aujourd'hui. Cet investissement permettrait de prévenir 12 millions de contaminations supplémentaires et d'éviter 7,4 millions de décès d'ici 2020, estime l'Onusida.