Le flop. Méfiance ou méconnaissance ? Toujours est-il que les Français rechignent à acheter des médicamentssur Internet, selon une étude réalisée par des étudiants en marketing de la santé de l'université Pierre et Marie Curie (UPMC). "Toutes les conditions ne sont pas réunies à l'heure actuelle pour assurer le succès de la vente en ligne de médicaments", indique cette étude, avant de les énumérer : faible mobilisation des pharmacies, crainte des contrefaçons, absence de conseils et délais de livraisons jugés excessifs.
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Seulement 3% des Français ont franchi le cap. Depuis 2013, la commercialisation sur internet est autorisée pour les seuls médicaments sans ordonnance et limitée aux pharmaciens inscrits à l'ordre national des pharmaciens, ce qui fait qu'en pratique l'activité est adossée à une pharmacie. Sauf que si les Français se sont rapidement convertis au commerce en ligne, il en va autrement lorsqu'il s'agit de santé : seuls 3% des consommateurs interrogés par l'étude menée par l'UPMC déclarent avoir déjà acheté un médicament en ligne tandis que 25% pensent, de manière erronée, que ce n'est pas légal.
LES RAISONS D'UN FLOP
Les pharmacies connectées sont rares. La première raison de ce faible engouement s'explique par une offre trop limitée. A ce jour, seulement 129 pharmacies sur les 20.000 qu'on compte en France disposent d'un site de vente en ligne et un quart de ces sites ne fonctionnent pas, selon l'étude qui relève des ventes "limitées" alors qu'en Allemagne 7% des ventes de médicaments hors prescriptions se font via internet.
Et ne jouent pas le jeu. L'étude note par ailleurs que beaucoup de sites de vente actifs ne sont pas tous "en adéquation avec la réglementation" : en janvier 2014, plus de 70% ne mettaient pas à disposition des patients la notice des médicaments. Ce qui est obligatoire.
Les consommateurs restent méfiants. En face, les patients ont également des raisons de ne pas acheter des médicaments en ligne. Les craintes les plus fortes portent sur la possibilité de contrefaçon, sur l'absence de conseil et sur des délais de livraison trop importants.Bref, la méfiance règne. L'étude montre que "pour être fonctionnel et rassurant, le site doit contenir trois informations essentielles: l'adresse postale de la pharmacie, le logo garantissant la validité du site et des informations sur le médicament".
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