Et si l'hypertension artérielle pendant la grossesse augmentait les risques de donner naissance à un enfant autiste ? C'est du moins ce que révèle une étude publiée lundi dans le Journal of the American Medical Association, Pediatrics. Selon les spécialistes, la pré-éclampsie, une pathologie de la grossesse caractérisée par de l'hypertension artérielle, est fortement liée à la naissance d'enfants autistes. Les enfants dont la mère souffrait de cette maladie quand elle les portait ont deux fois plus de risques que les autres de souffrir de ce syndrome. Un chiffre qui augmente si les symptômes sont plus sévères.
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Comment a été réalisée l'étude ? Cette étude a été menée sur plus de mille enfants âgés de deux à trois ans, dans le cadre d'une recherche sur les risques génétiques et environnementaux de l'autisme dans le nord de la Californie. La recherche a été menée auprès de plus de 500 garçons et filles autistes, 200 atteints de retard de développement sans autisme et 350 enfants sans pathologie.
Toutes les mères ont souffert de pré-éclampsie. Les femmes atteintes de pré-éclampsie ont de l'hypertension pendant la dernière moitié de leur grossesse. Cette maladie s'accompagne parfois d'un accroissement des niveaux de protéines dans leur urine et l'apparition d’œdème.
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Quelles conséquences ? Cette étude fournit une base de population solide pour examiner le lien entre l'autisme et la pré-éclampsie et déterminer si le risque est lié à la gravité de cette maladie. "Nous avons constaté un lien significatif entre la pré-éclampsie et le syndrome de l'autisme ainsi qu'avec des retards de développement qui augmentent avec le degré de sévérité de la pathologie", résume Cheryl Walker, professeur adjoint de gynécologie à la division de médecine maternelle et du fœtus de l'Université de Californie Davis MIND Institute.
Quelles sont les causes de cette maladie sur l'autisme ? Il existe plusieurs mécanismes par lesquels la pré-éclampsie peut affecter le développement du cerveau, souligne le professeur Cheryl Walker. Pour le foetus, les limitations de nutriments et d'oxygène résultant de cette pathologie maternelle entraînent un stress oxydatif, qui provoque la libération de protéines dans le sang de la mère pour améliorer la circulation.