Une grande étude nationale vient de confirmer ce qu'on craignait : les femmes, dont les mères ont pris le médicament Distilbène dans les années 1960 pour éviter les risques de fausses couches, ont deux fois plus de risques de développer un cancer du sein à partir de 40 ans. Mais la bonne nouvelle, c'est que leurs filles n'ont pas à craindre des pathologies lourdes. "La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas d'augmentation d'anomalies génitales chez les filles à la 3e génération contrairement à ce qui était redouté", explique le professeur Michel Tournaire, conseiller médical du réseau Distilbène.
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"Pas d'épée de Damoclès au dessus de leur tête". Après la publication de cette étude, Europe 1 a recueilli les témoignages de Marie Darrieussecq et Laetitia Dormoy, deux "filles du Distilbène" partagées entre deux sentiments. L'angoisse de développer un cancer du sein et en même temps, la joie immense de savoir que leurs filles seront épargnées. "Je suis hyper soulagée pour mes filles (…) Elles n'auront pas à subir toutes les complications que j'ai eues. Ce qui est très patent chez toutes les filles du Distilbène, c'est ce grand trouble anxieux, cette épée de Damoclès qu'on avait au dessus de notre tête", confie Laetitia Dormoy, ravie que ses deux filles âgées de 7 et 5 ans n'aient pas à connaître ça.
"Moi ... et mes filles". "Moi, cela ne me rassure pas en tant que femme. Très concrètement, je sais qu'il faut que je fasse une mammographie une fois par an et je n'ai que 45 ans", ajoute Marie Darrieussecq, écrivaine et marraine du Réseau DES France et fille DES. Mais c'est un soulagement énorme pour mes filles de 11 et 6 ans", préfère t-elle retenir.
Le Distilbène (DES) est le nom commercial d'une hormone de synthèse prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches, alors que les États-Unis, alertés par l'apparition de cancers génitaux chez les filles de mères traitées, avait interdit, dès 1971, de donner ce produit pendant la grossesse.