Mauvaise nouvelle. Depuis janvier 2014, les chiffres de l'hospitalisation à domicile (HAD) sont en légère baisse de 0,1% par rapport à la même période en 2013. Mis au regard d'une décision récente du gouvernement, ce résultat interpelle. Une circulaire de décembre 2013 tablait sur l'objectif d'une hausse de 10% pour l'année 2014. On en est très loin.
L'HAD ? L'HAD assure au domicile du patient les soins médicaux et paramédicaux suite à une opération chirurgicale ou en lien avec une maladie. Elle permet de raccourcir voire d'éviter une hospitalisation. En amont, la Fédération Nationale des Établissements d'Hospitalisation à Domicile s'assure que le domicile est apte à recevoir le patient. En aval, elle gère l'action des équipes médicales : médecin coordonateur, infirmière libérale, psychologue, rééducateur…
Les raisons d'un non décollage. La circulaire rapporte que 70% des prescriptions d'HAD sont le fait de l'hôpital. Les prescripteurs et notamment les médecins exerçant en libéral sont peu sensibilisés à ce dispositif. Pire, les médecins généralistes sont souvent exclus de la boucle des soins quand un de leurs patients bénéficie d'une HAD. Contactée par Europe1.fr, Anne Dabadie, chargée de mission à la Fédération Nationale des Établissements d'Hospitalisation à Domicile souligne aussi que "si tous les départements sont couverts, des patients de zones rurales isolées accèdent difficilement à l'HAD." Autant de lacunes auxquelles la circulaire essaye de répondre.
Des économies à la clef ? L'enjeu est de taille car il touche directement aux finances de la Sécurité Sociale. Une HAD a l'avantage d'être moins chère qu'un séjour à l'hôpital. Une séance de chimiothérapie par exemple coûte 200 euros à la maison contre 700 euros à l'hôpital. Et pour le patient, ça ne change rien car les taux de remboursement sont les mêmes. Enfin, dans un contexte de pénurie de lits d'hôpitaux dans certaines régions, une HAD a l'avantage de libérer une place.
La Fédération Nationale des Établissements d'Hospitalisation à Domicile attend désormais du gouvernement plus de volontarisme afin d'inverser la courbe.
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