Douleurs cervicales, souffrances aux articulations des membres, tendinites. Les troubles musculo-squelettiques, ou TMS représentent une très forte majorité des maladies professionnelles. Et ils augmentent depuis dix ans du fait du rythme toujours plus soutenu de l'organisation du travail, selon l'Institut de veille sanitaire.
Près de 40.000 personnes souffrant de TMS ont été indemnisées en 2008 par le régime général de la sécurité sociale, pour un coût de près de 800 millions d'euros. En 2006, les TMS des membres et lombalgies représentaient près de 80% des maladies professionnelles, bien qu'elles soient très sous-déclarées, les salariés craignant notamment les conséquences négatives pour leur emploi.
Travail sur écran
Les facteurs biomécaniques comme les mouvements en force, des postures extrêmes ou une répétitivité élevée jouent un rôle important dans la survenue des TMS. Les contraintes psychosociales jouent aussi. A 36 ans, Laurent, qui travaille dans un cabinet d’avocats, est obligé de se rendre régulièrement chez un kiné.
Laurent explique que ses douleurs au dos sont aggravées par le stress.
Certaines catégories de travailleurs sont particulièrement concernées. Par exemple, le syndrome du canal carpien touche les agricultrices, vendeuses, ouvrières de l'électronique, et, chez les hommes, les jardiniers, maçons, cuisiniers... A peu près stable sur dix ans, la manutention manuelle concerne 40% des salariés (construction, commerce de détail, santé...). Un peu plus du quart des travailleurs restent debout 20h ou plus par semaine.
Le travail sur écran, et les contraintes physiques qu'il implique, est monté en puissance ces dernières années. Mais, souligne Catherine Ha, du département santé travail de l'Invs, "remédier à ces contraintes est relativement simple, avec des progrès en ergonomie du poste de travail".