Les agences de mannequin peuvent souffler. L’amendement au projet de loi santé contre la “maigreur extrême” de certaines mannequins à finalement été rejeté mercredi soir par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Motif : le texte aurait introduit une discrimination à l’embauche.
L’idée d’un député socialiste. Olivier Varan, député PS mais aussi neurologue au CHU de Grenoble, proposait de modifier le code du travail afin de contraindre les agences à attester, pour chaque mannequin, d’un certificat médical prouvant que son IMC (Indice de masse corporellel) est supérieur à une valeur donnée. Tout contrevenant se serait exposé à une peine de six mois d’emprisonnement et à 75.000 d’amende. “L’impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler, est très fort”, a confié Olivier Véran. Sa proposition avait reçu le soutien de Marisol Touraine, la ministre de la Santé.
Discrimination à l’embauche. Mais de nombreux députés de droite comme de gauche ont retoqué l’amendement au motif qu’il introduirait une discrimination à l’embauche. “Nous luttons contre la discrimination à l’embauche, et là on en aurait créé une !” a, par exemple, réagi le député PS, Gérard Bapt, également médecin. De même, un amendement de la député PS, Catherine Coutelle, créant un délit d’incitation à l’anorexie a aussi été retiré. Pour autant, un autre amendement a lui été adopté. Il stipule que “la politique de santé contribue à la prévention et au diagnostic précoce de l’anorexie mentale et des troubles des conduites alimentaires, notamment en luttant contre la valorisation de la minceur excessive”.
Une deuxième chance ? Néanmoins, le débat sur la maigreur des mannequins est loin d’être clos. Et le sujet pourrait de nouveau être abordé par les députés, peut-être sous une autre forme, lorsque les députés débattront en séance du projet de loi à compter de la fin mars.
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