L'info. Elles voulaient être mieux reconnues, elles ont été (en partie) entendues. La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé mardi que les sages-femmes allaient prochainement bénéficier d'un statut médical qui leur sera propre, au sein de la Fonction publique. La ministre a décidé de créer "un statut médical des sages-femmes des hôpitaux qui s'inscrira au sein de la Fonction publique hospitalière". Une annonce pour sortir du conflit débuté en octobre 2013 par une partie de la profession.
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Ce que cela change. Cette réforme aura deux conséquences. La première est que les sages-femmes se verront officiellement confier de nouvelles responsabilités, dont la participation au projet médical d'établissement, à la recherche et à des missions d'intérêt général. La seconde conséquence est salariale : les sages-femmes devraient voir leur rémunération augmenter, elles qui commencent leur carrière à environ 1.600 euros net par mois. Cette revalorisation salariale n'est cependant pas arrêtée puisque une concertation sur le sujet s'ouvrira en avril.
Mais le combat continue pour certaines sages-femmes. Ces annonces devraient satisfaire une partie des sages-femmes, ainsi que leurs organisations syndicales. Mais pas toutes, comme l'a montré la réaction du collectif des sages-femmes en colère. Ces dernières, à l'origine de la contestation, se déclarent "très en colère" car elles n'ont qu'en partie été entendues : certes elles souhaitaient un statut à part, mais pas au sein de la Fonction publique. Elles préféraient que les sages-femmes puissent quitter la Fonction publique pour devenir praticiens hospitaliers, au même titre que les médecins et les dentistes.
Résultat, "il y a une assemblée générale demain (mercredi) sur Paris et d'autres en régions pour voir comment durcir les actions, comment se manifester", a prévenu Caroline Raquin, présidente du syndicat de sages-femmes ONSSF et membre du collectif.
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