Entre 19.000 et 50.000 blouses blanches, en colère contre le projet de loi santé, ont défilé dimanche après-midi à Paris. Une mobilisation historique qui a rassemblé essentiellement des médecins jeunes ou moins jeunes, mais aussi des infirmiers, des dentistes, ou même des pharmaciens. Les organisateurs espéraient dépasser le cap des 20.000 manifestants pour modifier, voire faire supprimer le projet de loi santé de Marisol Touraine qui arrive mardi à l'Assemblée.
Rendez-vous manqué. Une délégation de représentants des médecins et d'internes a été reçue dimanche au ministère. Mais à l'issu de ce rendez-vous, chacun semblait camper sur ses positions. Marisol Touraine a eu beau affirmer que la loi santé "ne se ferait pas sans les médecins" et affirmait sa "volonté de dialogue", les principaux syndicats n'ont pas caché leur déception.
Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF (principal syndicat de médecins libéraux) s'est dit "déçu". "Malgré la mobilisation historique aujourd'hui avec 40.000 médecins, jeunes médecins et professions de santé (19.000 selon la police), la ministre n'a pas bougé du tout", a-t-il expliqué à l'AFP. "La ministre a confirmé la généralisation du tiers payant par étape comme prévu, elle a confirmé l'expérimentation pour la vaccination chez le pharmacien alors que nous la refusons", a-t-il indiqué.
"La colère n'est pas retombée". "On va continuer la grève des télétransmissions, la grève des gardes", prévient Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France. "Après une telle manifestation, rencontrer une ministre tellement obtus, fermé et déterminé à poursuivre comme si de rien n'était, je pense que là, la colère n'est pas prête de retomber", s'exclame Jean-Paul Hamon, au micro d'Europe 1.
La bataille continue à l'Assemblée. Quoiqu'il en soit, pour la majorité des médecins, la mobilisation de dimanche n'était qu'une étape. Désormais, c'est la bataille parlementaire qui commence avec l'examen du projet de loi à partir de mardi en commission des Affaires sociales.
Comme pour la loi Macron, le gouvernement veut aller vite sur la loi santé. Marisol Touraine a annoncé lundi matin que le projet de loi serait examiné en procédure accélérée, limitant ainsi l'examen du texte à une seule lecture par chambre. Je ne crois pas qu'il soit utile" que l'examen "s'étire pendant six mois, huit mois à l'Assemblée nationale compte tenu de l'encombrement qu'il y a au Parlement", a justifié la ministre, lundi matin, sur BFMTV.
Et en accéléré … Cette procédure d'urgence a un peu plus crispé les syndicats de médecins. "On voit clairement que la ministre cherche la bagarre", a déclaré Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France. "On demandait clairement des délais pour faire une véritable réforme dont le pays a besoin et la ministre a déclaré qu'elle voulait une procédure accélérée au contraire pour faire passer sa loi en force", a-t-il fustigé sur iTélé.
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