La santé des Français coûte cher au budget de l’Etat avec des tarifs de soins ou d'optiques qui ne cessent d'augmenter. Certaines mutuelles, des institutions de prévoyance et des assurances continuent de couvrir ces dépenses, sans limite ou presque pour certains contrats de complémentaires santé. Une dérive contre laquelle le gouvernement a décidé d'agir. A terme, dans trois ans, votre mutuelle ou votre assureur ne pourra plus vous proposer des remboursements sans limite ou presque. Afin d’obliger les professionnels à baisser leurs prix, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, va publier, d’ici un mois, un décret qui diminue les plafonds de remboursements complémentaires. Ce sera fait d'ici deux ou trois ans. Et par étapes, selon les informations d'Europe 1, pour que la pilule soit moins dure à avaler.
Éviter l'effet pervers d’une baisse brutale. Sur ce sujet, le gouvernement marche sur des œufs. En effet, s’il impose une diminution brutale des plafonds de remboursements, il risque d’obtenir un effet négatif : l’exclusion des plus précaires de certains soins. D’où l’idée d’abaisser en trois ans les plafonds. "Quand on se met d'emblée dans une situation trop éloignée du marché, dit l'entourage de Marisol Touraine, on rate l'objectif poursuivi... parce que les professionnels de santé sont tentés dans ce cas-là de sortir des grilles de remboursement".
Une piste déjà envisagée dans l’optique. La baisse du plafond devrait concerner les médecins qui pratiquent des dépassements d’honoraires, et bien sûr, les professionnels de l’optique. Les opticiens étaient déjà visés. Avec moins de remboursement des mutuelles, ils sont obligés de diminuer leurs prix, sinon les consommateurs ne pourront plus s’offrir de lunettes. Or les stocks coûtent chers. Selon l’association Que Choisir, dans l’optique, le remboursement des montures serait ramené à 100 €, celui des verres à 200 euros pour les simples, 400 euros pour les complexes entre 2015 et 2018.
SANTE - Médicaments : la confiance des Français a chuté
INTERVIEW E1 - Sécu : les remboursements ne diminueront pas