• Qui est concerné par la grève ? Ce sont les urgentistes qui se sont les premiers mis en grève, lundi 22 décembre, pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération. Ils ont néanmoins mis fin à leur mouvement dès le lendemain après avoir obtenu, en partie, ce qu’ils souhaitaient.
Les médecins généralistes ont ensuite repris le flambeau mardi 23 décembre. La plupart des syndicats, et en particulier la puissante confédération des syndicats médicaux français (CSMF), ont appelé les médecins à faire grève.
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L’association SOS Médecins s’est elle mise en grève une semaine plus tard, lundi 29 décembre.
Enfin, d’autres syndicats de spécialistes, comme les cardiologues, radiologues ou pédiatres, ont aussi fermé leur cabinet.
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• Que réclament les médecins ? Les médecins contestent le projet de loi de santé du gouvernement. Dans leur viseur : la généralisation du tiers payant ou l’ouverture de la vaccination aux pharmaciens. Mais, ce qui cristallise la colère des généralistes, c’est le montant de leur consultation. Depuis plus de quatre ans, le tarif de la visite chez le généraliste de secteur 1 (le tarif de la sécurité sociale) n’a pas bougé et s’élève à 23 euros. Les médecins voudraient voir ce tarif passer à 25 euros.
Outre la généralisation du tiers payant, SOS Médecins fustige les pouvoirs accrus qui seraient conférés aux directeurs des agences régionales de santé dans le projet de loi santé. Ces derniers pourraient décider, selon l'association, à l'instar de ce qui se fait dans le Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine, qu'il n'y a plus besoin de médecin libéral la nuit, orientant de fait les malades vers les urgences.
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• Comment est suivi le mouvement ? Alors que la période des fêtes de fin d’année est propice aux grippes et aux gastros, la grève des médecins est extrêmement bien suivie. A Noël, entre 70% et 80% des généralistes ont fermé leur cabinet selon CSMF. Pour cette semaine, le mouvement ne semble pas faiblir. Selon MG-France, un autre syndicat, entre 40 et 80% des généralistes feront grève dans les trois jours à venir. Chez les spécialistes, la participation dépasse les 80% selon la CSMF.
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• Connaît-on la date de fin de la grève ? La date de fin du mouvement avait été annoncée depuis le début : le 31 décembre. Néanmoins, la contestation ne s’arrêtera pas à cette date. "Nous ferons le point le 31 au soir de l'état de la mobilisation et de la réponse du gouvernement, sourd, pour l'instant, à tout ce que l'on dit”, explique Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF(la Confédération des Syndicats Médicaux Français) . "Un mouvement ne s'arrête pas un jour J, si les réponses n'ont pas été apportées. Il peut se poursuivre sous de multiples formes", dont des “actions ponctuelles spectaculaires", met-il en garde. Un autre syndicat, MG-France, a, de plus, déjà appelé à la fermeture des cabinets le 6 janvier.
• Comment s’organise l’accès au soin pour les Français ? A la veille de la grève, la ministre de la santé, Marisol Touraine, avait voulu rassurer les Français en expliquant que les “malades seront soignés”. Dans chaque département, un système de garde a ainsi été prévu : pour y avoir accès, il vous suffit d’appeler le 15 ou le numéro spécifique pour la permanence des soins mise en place dans votre département. En outre, malgré la grève, les structures de SOS Médecins restent réquisitionnées pour faire face aux risques de pénurie et à l’afflux de patients aux urgences.
Il semble que ces mesures n’aient cependant pas suffi. Dans le Nord, par exemple, certains généralistes n’ont pas reçu de réquisitions et 200.000 personnes seraient privées de médecins. En Vendée, dans l’Oise, le SAMU ferait face à “une explosion de demandes de régulation”, selon Calude Leicher, président de MG-France. “Il semble bien que beaucoup de médecins aient fermé leurs cabinets sans proposer de solutions de remplacement”, conclut-il.