SOS médecins a décidé de poursuivre son mouvement entamé dimanche. L'association suspend son activité lundi jusqu'à 20 heures, afin de dénoncer les risques de "suppression du médecin de garde la nuit" et met en cause "l'absence totale de proposition de la part du gouvernement si ce n'est une 'épidémie' de réquisitions tous azimuts envers nos médecins et nos structures". SOS Médecins avait déjà suspendu son activité pendant les fêtes de fin d'année, et avait obtenu la promesse d'un entretien à la "rentrée". La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a proposé un rendez-vous le 2 février à l'association.
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Une grève "massivement" suivie. L'appel à suspendre l'activité, initialement prévu pour 24 heures, a été "massivement" suivi dimanche, engendrant d'importantes perturbations,a affirmé Serge Smadja, le secrétaire général de SOS Médecins. "100% des structures participent au mouvement. Toutes ont été réquisitionnées, mais nous ne sommes pas dans un fonctionnement normal", a-t-il déclaré, en faisant état d'un encombrement des centres 15.
Ainsi, à Paris "sur la soixantaine de médecins prévus, quelque 25 ou 26" ont travaillé dimanche, répartis à peu près équitablement sur les secteurs géographiques. Mais dans d'autres régions, les standards n'ont pas été réquisitionnés et les appels ont transité via le 15, qui doit joindre les médecins sur leurs portables, entraînant davantage d'encombrements et de délais.
Un courrier à François Hollande. SOS Médecins a aussi envoyé un courrier au président de la République "pour lui demander d'intervenir directement", est-il précisé. L'association s'alarme de la suppression du médecin de garde la nuit profonde -de minuit à 08h00 du matin-, décidée par les directeurs d'agences régionales de santé (ARS) en Nord-Pas-de-Calais et Lorraine. L'association, qui regroupe environ 1.100 praticiens pour 63 structures, craint que les exemples du Nord-Pas-de-Calais et Lorraine ne s'étendent aux régions voisines.
Examen du projet de loi de santé en avril. Au ministère de la Santé, on précise que "les représentants de SOS médecins ont été reçus à plusieurs reprises au cabinet au cours des derniers mois", que "l'évolution contestée" est limitée à l'agglomération de Nancy, et que son extension au Nord-Pas-de-Calais, "soutenue par les acteurs locaux", fait l'objet de discussions. "Les patients pourront toujours avoir accès à médecin de ville la nuit" assure-t-on dans l'entourage de la ministre. Le projet de loi santé doit être examiné en avril au Parlement. Des groupes de travail sur les points litigieux du texte doivent débuter lundi au ministère.
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