Une vingtaine de médecins en colère ont mimé des suicides mardi à la mi-journée devant le ministère de la Santé pour lancer un cri d'alarme sur les risques de surmenage et de suicides qui menacent, selon eux, la profession. Masque blanc sur le visage et corde autour du cou, les médecins alignés, vêtus de leurs blouses blanches et portant charlottes ou stéthoscopes, se sont effondrés l'un après l'autre sans un mot, mimant le suicide, à chaque coup d'un gong venu sonner le glas de la profession. L'Union française pour une médecine libre (UFML) organisait mardi un "jour noir" pour sensibiliser l'opinion sur le problème du burn out, épuisement professionnel qui menacerait près d'un médecin sur deux et serait à l'origine de plus de 40 suicides par an, selon l'association.
"70h de travail par semaine". Une "hécatombe confirmée par plusieurs études", selon Jérôme Marty, président de l'UMFL. "Le taux de suicide est 2,48 fois plus élevé chez les médecins que sur l'ensemble de la population", a-t-il affirmé. "En silence, ils meurent", avertissait une des nombreuses pancartes brandies par Jérôme Marty. Les autres participants affichaient sur de petits panneaux les causes multiples de ce mal: "solitude", "inconsidération", "travail 70h par semaine", "absence de revalorisation" ou encore "poids des administrations".
"Pas loin du burn out". Natalio Awaida, 55 ans, biologiste et parasitologue, se déclare "pas loin du burn out", assurant travailler plus de 50 heures par semaine et n'avoir pas pris de vacances depuis 15 ans. Le problème, selon lui, est "le manque de moyens pour salarier une secrétaire" mais, surtout, l'"absurdité" de normes et de contraintes administratives "qui rendent fou".