L’info. Il avait déjà frappé La Réunion entre décembre 2005 et décembre 2006. A l’époque, le chikungunia avait touché 266.000 personnes (soit environ 30% de la population) et tué 250 personnes. Il se propage actuellement aux Antilles, et Marisol Touraine parle déjà d’"épidémie majeure".
5.000 nouveaux cas hebdomadaires. Avec "5.000 nouveaux cas par semaine", selon les déclarations de la ministre de la Santé, l'épidémie ne faiblit pas et justifie donc son déplacement de trois jours la semaine prochaine en Guadeloupe et en Martinique pour marquer "la mobilisation du gouvernement et encourager celle de tous", acteurs sanitaires et population.
33 décès constatés. La maladie transmise par les moustiques a déjà "provoqué indirectement 33 décès chez les personnes âgées fragilisées, touché près de 100.000 personnes et donné lieu à 1.000 hospitalisations dans les départements français d'Amérique", selon un bilan du ministère de la Santé. "On observe depuis deux ou trois semaines à une stabilisation qui se situe entre 2.500 et 3.000 nouveaux cas en Martinique et entre 5.000 et 5.500 en Guadeloupe. On est donc à un peu plus de 100.000 personnes qui ont consulté un médecin pour le chikungunya, soit environ 13,5% de la population antillaise", a déclaré Martine Ledrans, responsable de la cellule de l'Institut national de veille sanitaire (InVS) en région Antilles-Guyane.
Le retour des ultramarins de métropoles. Facteur aggravant, les grandes vacances scolaires riment avec un afflux de quelque 400.000 personnes dans les Antilles-Guyane, majoritairement des ultramarins vivant en métropole et qui viennent passer les congés en famille. Une des craintes des autorités est aussi que certains de ces voyageurs ne reviennent porteurs du virus, alors que la métropole connaît une progression du moustique tigre, vecteur de cette maladie. Quarante-sept cas de "chik" et 15 de dengue ont déjà été recensés depuis mai en métropole, dans les seuls 18 départements infectés par le moustique tigre. Ils provenaient "à 95% de personnes revenant des Antilles", selon l'InVS.
Vigilance maximale de rigueur. Dans le même temps, les îles de la Caraïbe entrent dans la saison des pluies, propice à la reproduction du moustique vecteur, ce qui "fait craindre une augmentation du nombre de cas". "La clé est de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'eau stagnante pour que les moustiques ne prolifèrent pas, qu'on se protège avec des répulsifs et des moustiquaires pour éviter une diffusion de cette maladie qui fatigue beaucoup, est très pénalisante", a déclaré la ministre.
SANTE - La lutte des Antilles contre le chikungunya
MÉTROPOLE - Le chikungunya inquiète aussi