Les écoles primaires et maternelles ont rouvert lundi pour une rentrée qui s'annonce complexe, entre la montée en puissance des tests anti-Covid voulue par le gouvernement et le maintien d'un protocole sanitaire strict qui risque de provoquer de multiples fermetures de classes. En effet, 400.000 tests salivaires seront proposés chaque semaine aux écoliers et si l'un d'eux s'avère positif, sa classe sera immédiatement fermée. Alors à Marseille comme à Toulouse, si les familles semblent bel et bien soulagées de ce retour à l'école, chez les enseignants l'appréhension demeure.
Des enfants perturbés par la situation sanitaire
Dans le quartier de la Capelette, à Marseille, parents et enfants sont assez d’accord : la reprise fait du bien après trois semaines, et ce malgré les interrogations autour du nouveau protocole. "On était vraiment à bout à la maison. Mon fils est hyper-actif et sautait partout", reconnaît une mère de famille. Même constat à Toulouse, à l'école Jean Chaubet, où Jeannette est venue déposer sa petite-fille et a repris son rythme habituel. "Ma fille est aide-soignante et c'était très dur pour elle. Et la petite aussi en avait marre. Les copines lui manquaient", explique-t-elle.
Mais il y a aussi eu de mauvaises surprises ce lundi matin, comme des écoles fermées faute de personnel présent. "On a reçu l'information très tardivement via Facebook. On subit comme d'habitude", ne décolère pas une mère de famille marseillaise. D'autres ont également eu du mal à lever leurs enfants après trois semaines sans école. "Mon fils n'avait pas du tout envie d'y aller. Il est anxieux et on sent que la situation sanitaire lui pèse énormément. Même remettre le masque après plusieurs semaines sans a été compliqué. Il a envie de retrouver une vie normale", désespère une maman qui craint une nouvelle fermeture de classe dans quelques jours.
Interrogations autour des autotests
L’autre nouveauté de cette rentrée concerne cette fois les enseignants et les autotests qui sont livrés depuis ce lundi matin par les inspecteurs académiques comme Olivier Fortoul, qui doivent assurer le service après vente. "Les tests sont prévus deux fois par semaine même si l'on n'est pas symptomatique ", explique ce dernier à une enseignante de la cité phocéenne qui s'interroge.
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Le gouvernement en a commandé 64 millions pour les élèves de plus de 15 ans, les enseignants et autres personnels de l'Education nationale. Mais comme le déplore Emmanuelle Katmerkel, directrice d'un établissement de Marseille, beaucoup d’interrogations du personnel éducatif demeure. "C'est une bonne chose mais on aurait pu anticiper, nous informer et nous éduquer à cette pratique", estime-t-elle. Ces fameux autotests seront également distribués dans un second temps aux lycéens, qui retrouveront quant à eux le chemin des classes dès le 3 mai prochain.