Entre 6 et 7 millions de Français sont atteints de déficience auditive, sans forcément consulter un ORL et franchir le cap de l’appareil auditif. Il faut dire que nous ne sommes pas égaux face à ces pathologies, et qu’il est donc difficile de mettre en place une politique nationale en la matière. Alain Corré, ORL à la Fondation Rothschild, explique vendredi dans Sans rendez-vous, sur Europe 1, quand il faut aller consulter.
"Les gens doivent venir quand ils se rendent compte qu’il se passe quelque chose"
Et la première règle, c’est… "qu’il n’y a pas de règles", explique le spécialiste. "Ça dépend vraiment. Vous avez des familles de malentendants, dont les membres sont ceux qui vont être testés régulièrement et assez précocement parce qu'il y a des syndromes avec des atteintes auditives", précise le Dr Corré. "Mais quand il n’y a pas ça, on a plutôt tendance à dire aux gens de venir quand ils se plaignent, quand ils se rendent compte qu’il se passe quelque chose."
Contrairement à l’ophtalmologie, à la dermatologie et à nombre d’autres domaines, inutile donc de préconiser un examen systématique à 50 ans. "Je ne pense pas que ça a un intérêt particulier. Parce que si la personne vient en n'étant pas gênée et que vous lui dépistez une minime atteinte auditive, ça va déboucher sur rien", explique l’ORL.
L’appareillage ? Tout dépend de l’âge et du contexte
En revanche, Alain Corré insiste sur l’utilité de se faire appareiller, si besoin. Et cette fois, ça dépend de l’âge du patient mais aussi du "contexte". "Si vous avez quelqu'un qui a 50 ans, qui est en pleine activité professionnelle et qui commence à avoir une gêne à 30-35 décibels, il va être extrêmement gêné dans sa vie professionnelle. Et là, vous allez vraiment l'encourager à s’appareiller", explique le médecin.
"Mais si vous avez quelqu'un de 75 ans qui en a besoin simplement pour regarder la télévision, qui a peu de vie sociale, qui a une atteinte également de 30 décibels, mais qui n’est demandeur d’absolument rien, il n'est pas certain qu'il faille le forcer à se faire appareiller", conclut le spécialiste.