"Un essai clinique et thérapeutique d'une telle gravité, c'est inédit en France", a réagi hier la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Le laboratoire Biotrial, qui réalisait cet essai et jouit d'une très bonne réputation, peut-elle être mise en cause ? Mauvais dosage du produit ? Erreur de protocole ? Les questions sont nombreuses. Jean-Christophe Coubris, spécialiste du droit des personnes et des dossiers sanitaires a émis ses hypothèses samedi, dans le journal d'Europe 1.
En plus de 20 ans de carrière, Jean-Christophe Coubris a cette certitude : "Un tel cas... Jamais je n'en ai rencontré auparavant." S'il y a eu des précédents, il s'agissait à chaque fois "d'un cas isolé, une personne, un volontaire qui avait fait des complications."
"Pas de hasard". Quant aux hypothèses, il préconise un surdosage. "Il y a eu des test effectués sur des animaux et qui ont enlevé tout risque de toxicité a priori. C'est ce qui laisse supposer que la molécule injectée à ses volontaires l'a peut-être été de façon trop importante, ce qui est totalement illogique en phase 1, puisqu'au contraire on va injecter des doses a minima." Le spécialiste suggère alors une "défaillance humaine. Je ne peux pas croire au hasard. Il s'agit de trop de personnes concernées par une molécule."