Seule une personne sur quatre ayant une déficience auditive s'équipe d'une audioprothèse et les autres y renoncent notamment pour des raisons financières, cette dépense pouvant représenter plus de 2.000 euros, après remboursements, selon une étude publiée lundi par UFC-Que Choisir. Conséquence du vieillissement de la population et d'une baisse des barrières psychologiques à l'idée de porter un appareil auditif, les ventes d'audioprothèses ont plus que doublé depuis 2000, pour frôler les 600.000 en 2014, soit un marché de 927 millions d'euros, estime cette étude.
2.200 euros à débourser de sa poche. Mais sur les 6 millions de personnes souffrant de déficiences auditives pouvant justifier d'être appareillées, seules un quart (1,5 million) le sont. Car "des freins demeurent, qui sont d'abord d'ordre financier". Le prix moyen d'un appareil auditif est en effet de 1.550 euros par oreille et dans 80% des cas, les acheteurs ont besoin d'équiper les deux oreilles en même temps, soit une dépense de 3.100 euros. Compte tenu des remboursements très limités de l'assurance-maladie (120 euros par appareil) et des complémentaires santé, les consommateurs conservent une dépense à leur charge de 1.100 euros par oreille (2.200 euros pour les deux).
Un danger pour la vie sociale. L'étude estime que 2,1 millions de personnes renoncent à s'équiper en raison du prix, "au risque de s'isoler progressivement de leur entourage et de leur vie sociale". D'autres sont rebutées par des doutes sur l'efficacité de l'appareil, ou ont encore des réticences psychologiques à porter une audioprothèse.