Le réflexe "zéro alcool" est une nécessité pour les femmes enceintes, rappelle une nouvelle campagne d'information lancée lundi, alors que les risques pour le fœtus liés à la consommation d'alcool sont encore sous-estimés. Un dépliant répondant aux questions les plus courantes sur le sujet et des affiches avec cet avertissement "Vous buvez un peu, il boit beaucoup" seront diffusés auprès des professionnels de santé de septembre à novembre, ont expliqué dans un communiqué Santé publique France et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).
"Zéro alcool pendant la grossesse". Des annonces seront également insérées dans des magazines spécialisés dans les thématiques familiales et des blogs ciblés sur la maternité. Le dépliant figurera aussi dans les "boîtes maternité" remises aux femmes enceintes, ont ajouté les deux organismes publics, qui lancent cette campagne à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d'alcoolisation fœtale vendredi. Son objectif est "de rappeler (...) la nécessité d'adopter le réflexe +zéro alcool pendant la grossesse+", expliquent la Mildeca et Santé publique France.
3 Français sur 4 ignorent les risques. "En France, le risque lié à la consommation d'alcool pendant la grossesse reste très flou dans les esprits", soulignent-ils. Seulement un quart des Français estime que toute consommation d'alcool pendant la grossesse comporte un risque pour le nouveau-né, selon une enquête publiée il y a un an par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) - qui a depuis fusionné avec deux autres organismes publics pour donner Santé Publique France.
A la question "Quelle est la quantité d'alcool qu'une femme enceinte peut consommer sans prendre de risque pour son bébé?", 39% des personnes interrogées avaient répondu : "un verre pour les grandes occasions". Or "l'alcool est toxique pour le fœtus et peut entraîner diverses complications (retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations...), dont le syndrome d'alcoolisation fœtale est la forme la plus grave", souligne Santé publique France.