Ce relaxant musculaire était autorisé depuis 2014 pour traiter la dépendance à l'alcool à des doses pouvant aller jusqu'à 300 mg par jour.
L'Agence du médicament (ANSM) a annoncé mardi avoir divisé par trois la dose maximale de baclofène pouvant être administrée pour traiter l'alcoolisme, "compte tenu du risque accru d'hospitalisation et de décès" lié à l'utilisation à haute dose de ce médicament.
Ce relaxant musculaire était autorisé depuis 2014 pour traiter la dépendance à l'alcool à des doses pouvant aller jusqu'à 300 mg par jour, dans le cadre d'une recommandation temporaire d'utilisation (RTU). L'ANSM abaisse cette dose maximale à 80 mg par jour, tout en soulignant que la réduction doit être "progressive". Plusieurs médecins spécialistes des addictions ont protesté contre cette décision, qui avait été transmise dès vendredi aux professionnels de santé.
Une étude à la base de cette interdiction. Début juillet, l'ANSM avait rendu publique une étude conduite par l'Assurance maladie (Cnamts), qui conclut que le baclofène utilisé à fortes doses (au-delà de 180 mg par jour) est associé à un risque de décès de plus du double par rapport à celui observé avec les autres médicaments sur le marché pour traiter l'alcoolisme, et à un risque d'hospitalisation accru de 50%.
La popularité de ce médicament, prescrit depuis quarante ans pour traiter la contraction involontaire des muscles, a explosé en 2008 avec la parution du livre "Le dernier verre" d'Olivier Ameisen, un cardiologue depuis décédé, qui y racontait que ce médicament avait supprimé son envie de boire.
213.000 patients l'ont utilisé entre 2009 et 2015. Entre 2009 et 2015, sur l'ensemble des personnes ayant débuté un traitement avec le baclofène, plus des deux-tiers, soit 213.000 patients, l'ont utilisé principalement pour la dépendance à l'alcool.