Un second plan de lutte contre les algues vertes (PLAV), d'un montant de 55,5 millions d'euros, a été lancé mercredi en Bretagne pour 5 ans, dans l'espoir d'éradiquer ce phénomène potentiellement mortel et dommageable pour le tourisme.
"La nature est très injuste". Alors que les plages bretonnes ont connu ce printemps leurs pires marées vertes depuis bien longtemps, du fait notamment de conditions climatiques favorables à leur prolifération, les acteurs étatiques et régionaux ont rappelé lors d'un point presse les progrès réalisés en Bretagne en matière de qualité de l'eau. "La nature est très injuste, a déclaré Thierry Burlot, vice-président de la région chargé de l'environnement. Les résultats en matière de reconquête de qualité des eaux sont incontestés avec une teneur en nitrate dans les rivières qui diminue, mais nous avons encore des échouages massifs, la nécessité de poursuivre s'impose".
"Faire évoluer les pratiques agricoles". La principale cause de prolifération établie scientifiquement est la fertilisation des champs (épandage d'engrais azotés et de déjections animales). Cette dernière est responsable à plus de 90% des flux de nitrates qui enrichissent les cours d'eau, puis engraissent les algues vertes, présentes dans la mer à l'état naturel au même titre que d'autres algues. "Le seul moyen de parvenir à une maîtrise des échouages est 'd'affamer' les algues en azote, ce qui suppose d'atteindre des concentrations en nitrates extrêmement basses dans les cours d'eau et, donc de faire évoluer en amont les pratiques agricoles", souligne la préfecture dans un communiqué. Comme pour le PLAV 1, les huit baies bretonnes les plus exposées se sont fixées un plan d'action, avec à la clé des objectifs différenciés mais améliorés de taux de nitrates dans l'eau.
Doté d'un budget équivalent aux crédits consommés lors du premier plan, le PLAV 2 finance à 90% des mesures préventives, notamment la couverture des sols entre deux cultures pour éviter la fuite des nitrates, de plus grandes zones de pâturage pour limiter la culture de céréales, par définition plus consommatrice en engrais et pesticides. A la clé, un pilotage plus fin des actions à mener dans chaque bassin versant et chaque exploitation. "On n'est pas dans une science exacte mais l'enjeu est de maîtriser la prolifération à l'horizon 2027", a indiqué Jean-Louis Bourdais, chargé de mission eau à la préfecture de Région.