Un budget 750 millions d'euros entre 2019 et 2022, la création d'un service téléphonique et en ligne... Agnès Buzyn a dévoilé lundi douze mesures pour tenter de sortir de la crise des urgences, qui dure depuis six mois. François Braun, président de Samu-Urgences de France, s'est réjoui de ces annonces, lundi soir sur Europe 1. "On va dans le bon sens. On ne s’attendait pas à un courage budgétaire aussi important. Nous sommes plutôt satisfaits et confiants", a déclaré le médecin.
François Braun s'est notamment félicité des mesures annoncées sur tout ce qui concerne le passage avant les urgences. "On est au-delà des 600 millions d’euros qu’on réclamait, parce qu’il y a une prise en compte intéressante de ce qu’il se passe avant les urgences. C’est-à-dire toute la prise en charge de premier recours, la médecine générale, pour diminuer la fréquentation des urgences. Quatre personnes sur dix qui vont aux urgences pourraient être prises en charge par la médecine de ville. Il faut aussi renforcer la prise en charge en aval des urgences, les hospitalisations directes dans les services, pour les désengorger", a détaillé le président de Samu-Urgences de France.
"On redonne du sens à notre métier"
La création d'un "service d'accès aux soins" (SAS), en ligne ou par téléphone 24 heures sur 24, orientera les patients vers une consultation en ville ou une téléconsultation ou vers les urgences, éventuellement via l'envoi d'une ambulance. "C’est la plateforme de régulation médicale et polyvalente qu’on réclamait depuis des années. Nos collèges généralistes vont pouvoir traiter tous types d’appel. Ce n’est pas au patient ou au futur de patient de savoir si ce qu’il a est grave ou pas, c’est à un professionnel de santé de lui dire", a appuyé François Braun.
"C’était surtout une crise sur la perte de sens des urgences. La ministre l’a bien dit : les urgences doivent être là pour prendre les vraies urgences. On redonne du sens à notre métier. C’est probablement ça qui va nous permettre de sortir de la crise, plus que les annonces financières", a poursuivi l'urgentiste. Mais ces annonces suffiront-elles à convaincre tous les personnels de santé ? François Braun l'espère. "Est-ce que ces mesures vont résoudre tous les problèmes de notre service de santé ? Non, certainement pas. Mais ces mesures vont permettre de régler ceux de nos services d’urgences, il faut s’en satisfaire", a-t-il conclu.