Après la folle histoire d'un donneur américain, des milliers de Français ne veulent plus donner leurs organes

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Yasmina Kattou / Crédit photo : BURGER / Phanie / Phanie via AFP

Après la parution d'une folle histoire d'un homme aux États-Unis déclaré en état de mort cérébrale alors qu'il était vivant, de plus en plus de Français s'inscrivent sur le registre national des refus du don d'organes. Un effet papillon loin d'être bénéfique pour la médecine, alors que le don d'organes permet de sauver des milliers de vies chaque année.

C'est une histoire un peu folle qui circule dans les médias américains : un homme, déclaré en état de mort cérébrale, s'est réveillé juste avant qu'on ne lui prélève ses organes. C'est le média NPR qui a rapporté cette histoire, qui date de 2021. Mais avec les réseaux sociaux, la nouvelle s'est répandue jusqu'en France, provoquant un effet papillon. 

Ainsi, depuis ce week-end, il y a 1.000 nouveaux inscrits par jour sur le registre national des refus du don d'organes , contre 100 inscriptions habituellement. Un phénomène en lien, selon l'agence de biomédecine, avec l'histoire de cet américain déclaré mort et qui finalement, ne l'était pas. Pourtant, "il n'y a aucun risque que cela arrive en France", assure au micro d'Europe 1 Régis Bronchard, anesthésiste réanimateur, directeur adjoint du prélèvement d'organe à l'agence de biomédecine. 

Un protocole exigeant

Pour rassurer, l'anesthésiste détaille les principales mesures du protocole français pour déclarer une personne morte. "Il y a un examen clinique par deux médecins qui montrent un coma profond. On vérifie l'absence de respiration. Les médecins font des examens biologiques pour confirmer cette apnée. Et puis, précaution ultime, en France, c'est soit deux électroencéphalogrammes qui doivent être faits à, au moins quatre heures d'intervalle, ou alors un scanner cérébral qui va montrer qu'il n'y a plus de circulation sanguine", souligne-t-il. 

Une série d'examens qui ne laissent donc pas de place au doute. D'autant que le don d'organes reste précieux, le médecin rappelant que ce dernier permet de sauver près de 6.000 vies chaque année.