Depuis début mars, un hôpital est le lieu le plus à risque pour contracter le coronavirus. Car même si le nombre de patients admis est en baisse, le Covid-19 n'est pas éteint et reste en circulation. Les patients admis dans les hôpitaux, mais aussi plusieurs soignants, peuvent être contagieux. Alors certains de ceux qui souffraient d'une pathologie autre que le coronavirus ont tout fait pour éviter de se rendre à l'hôpital pendant la crise : un comportement qui s'est traduit par une baisse de la fréquentation des services d'urgences.
"Mon médecin m'a dit de partir tout de suite à l'hôpital"
Mais après deux mois à supporter chez soi la douleur, certains n'ont plus eu d'autre choix que de se rendre aux urgences. C'est le cas de Bernard, qui souffre d'une maladie cardiaque. "C’est vrai que j’ai attendu jusqu'au jour où j’avais de plus en plus de mal à marcher, les pieds gonflés, j’étais essoufflé. Et donc, je suis retourné voir mon médecin traitant et qui, là, m’a dit : 'de toute urgence, appelez le 15 et partez tout de suite à l'hôpital'", raconte-t-il au micro d'Europe 1.
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"On va être confrontés à une surmortalité"
De l’eau dans les poumons et un passage en réanimation : cet homme de 66 ans est passé tout près de la mort. Pendant toute la crise sanitaire, le service de cardiologie de l'hôpital de Melun, en Seine-et-Marne, était fermé. Et depuis quelques semaines, le chef de cette unité, Cyrus Moini, voit arriver sa "deuxième vague" à lui. "Nous sommes envahis par des patients qui arrivent en insuffisance cardiaque extrêmement avancée", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On va être confrontés à une surmortalité qui est beaucoup plus importante pour tous ces patients".
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Pour plusieurs médecins, il est temps de revenir à la normale
Laurent Tsakiris, chef du service hépato-gastro-entérologie, voit tous les jours des patients avec des cancers qui arrivent dans des états dramatiques. Et le retard s’accumule à tous les niveaux, car le protocole sanitaire leur impose d’espacer les consultations. Pourtant, il n’y a plus aucun cas de coronavirus depuis trois semaines dans son hôpital. Pour lui, il est temps de revenir à la normale. "Cette adaptabilité dont nous avons fait preuve pendant la crise peut nous permettre d’assouplir les règles si les conditions continuent d’évoluer sur la pente actuelle", explique-t-il.
"Parce qu’en cas de nouvelle vague, nous serions vraisemblablement capables de réagir avec la même rapidité", justifie Laurent Tsakiris, avant de rappeler un argument de poids : "Quelques mois de retard dans un traitement, c’est des années d’espérance de vie en moins".