Covid : "Taper fort au début est la meilleure stratégie", selon Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique

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Océane Herrero , modifié à
L'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, appelle à un durcissement radical et rapide des mesures sanitaires pour enrayer une deuxième vague qui devient hors de contrôle. Il reconnaît en outre que les signaux d'alarme du Conseil scientifique n'ont pas été entendus au cours des mois passés.
INTERVIEW

"Il faut taper fort, mais ne pas étouffer complètement l'économie" : telle est la ligne de crête que doit désormais tenir le gouvernement face au coronavirus, selon Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique qui aiguille l'exécutif, invité mercredi midi d'Europe 1. Alors qu'Emmanuel Macron doit annoncer de nouvelles restrictions sanitaires mercredi soir, l'épidémiologiste a présenté des pistes pour que le procédé soit efficace dans la durée, au micro de Patrick Cohen. "Taper fort au début est la meilleure stratégie pour contenir l'épidémie", estime-t-il. 

Nouveau scénario

L'objectif est "d'éviter de retomber dans la crise majeure que l'on a connu en mars", explique Arnaud Fontanet. Les mesures qu'il esquisse sont malgré tout moins sévères que celles qui avaient été mises en place alors : les écoles devraient rester ouvertes (notamment pour permettre aux parents de continuer à travailler) et les commerces non-essentiels pourraient poursuivre leur activité "à condition de bien faire respecter les gestes barrières", a ainsi préconisé l'épidémiologiste. Car il faut, selon lui, "laisser l'économie souffler", et trouver des mesures qui soient acceptables pour les Français et les entreprises.

Arnaud Fontanet reconnaît également : "Le port du masque a été respecté, l'hygiène des mains et la distanciation ont été renforcés. Mais ce qui nous semble surtout fonctionner, c'est la diminution des cas contacts dans la cellule familiale et avec les amis". Avec la rentrée et l'épisode de froid qui a touché le pays fin septembre, Arnaud Fontanet estime que la circulation de l'épidémie s'est accélérée. Un scénario que prédisait depuis plusieurs mois le Conseil scientifique. "Nos messages ne sont pas passés", admet l'épidémiologiste.