Environ un enfant sur dix est asthmatique en France. Selon les spécialistes, c'est même une maladie de plus en plus fréquente ces dernières années. Si certains pointent du doigt la pollution dans cette augementation des cas, des chercheurs néerlandais viennent de publier une étude, dans la revue British Journal of General Medecine, remettant complètement en cause ce "boom" de l'asthme.
Diagnostics erronés. Cette étude, réalisée sur 650 enfants asthmatiques de 6 à 18 ans sous traitement depuis au moins un an, conclut que pas moins de la moitié des diagnostics pédiatriques sont erronés. Selon ces médecins, un enfant asthmatique sur deux ne le serait donc tout simplement pas, et serait mis sous traitement à tort. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont repris les dossiers médicaux de ces enfants. Grâce à une étude des diagnostics, ils ont découvert que, pour la majorité des enfants, les examens recommandés pour confirmer un asthme avec certitude n'avaient pas été réalisés.
Risque en cas de traitement fort. Le principal examen, la spirométrie, qui permet de mesurer la fonction respiratoire, a par exemple été effectuée sur seulement 16% des enfants diagnostiqués asthmatiques. Mais le vrai problème, selon le Dr Pham Thi, pneumo-pédiatre qui dirige le service d'allergologie à l'Institut Pasteur, c'est que ce mauvais diagnostic entraîne la prise de médicaments inutiles, dont certains ne sont pas anodins. "Si l'enfant est traité de manière forte et prolongée, il y a à ce moment-là un risque d’absorption des corticoïdes dans l'organisme, et cela va freiner un petit peu sa croissance" explique le médecin.
50% des maladies disparaissent à la puberté. Pour éviter ces mauvais diagnostics, il est recommandé de consulter un "pneumopédiatre" qui réalisera tous les examens y compris un bilan allergique, pour décider si l'enfant a besoin ou non d'un traitement régulier. Enfin, l'asthme dans l'enfance n'est pas une fatalité : plus de 50 % des enfants asthmatiques voient leur maladie disparaître à la puberté.