Ce n'est pas forcément la maladie qui inquiète le plus, car elle n'est pas "spectaculaire". Pourtant, l'hypertension artérielle fait des ravages et concerne un Français sur trois, particulièrement les plus âgés : le risque est de 10% jusqu'à 35 ans, puis augmente petit à petit. Les personnes de plus de 65 ans ont ainsi 65% de chances de développer cette maladie chronique, qui pèse sur nos organismes le jour… mais aussi la nuit. Jimmy Mohamed, médecin et consultant santé d'Europe 1, tire la sonnette d'alarme.
Un risque d'Alzheimer renforcé
Première chose à savoir : on peut avoir 15 ou 16 de tension en permanence, sans jamais avoir le moindre symptôme. L'hypertension artérielle est donc un "tueur silencieux" : ceux qui en souffrent ont plus de risques de faire un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC), mais aussi un Alzheimer. Une tension artérielle trop élevée abîme en effet les vaisseaux sanguins, notamment dans le cerveau.
Deuxième mise au point du spécialiste : l'hypertension artérielle peut aussi se manifester la nuit. Quand on dort, cette tension baisse normalement naturellement, de 10 à 20%, comme notre fréquence cardiaque. Mais chez certains patients, elle ne baisse pas. Et là encore, le risque d'Alzheimer est renforcé.
Acheter un tensiomètre en famille
Comment savoir si l'on est concerné ? En allant voir un médecin pour contrôler sa tension, afin d'être sûr de ne pas faire partie de la moitié des Français hypertendus qui s'ignorent. On peut aussi acheter un tensiomètre, à faire circuler au sein d'une famille, par exemple.
En cas de diagnostic positif, quelques règles simples peuvent être mises en place avant tout traitement : pratiquer une activité physique, essayer de perdre du poids si on est en surpoids, limiter sa consommation de sel et d'alcool. Quant à l'hypertension artérielle "nocturne", il est utile de travailler à régler ses troubles du sommeil, car on sait que les insomniaques ont deux à trois fois plus de risque de développer cette maladie que les autres.