Chaque matin, du lundi au vendredi, le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1, vous livre ses conseils pour gérer les bobos et autres petites infections du quotidien. Ce lundi, il vient en aide aux parents un peu désespérés parce que leur bébé ne fait pas ses nuits. Repas, heure du coucher, petite histoire avant de dormir, sieste, veilleuse... il vous donne ses astuces pour optimiser les nuits de votre enfant, et donc les vôtres !
Les troubles du sommeil sont-ils si fréquents que cela chez les enfants en bas âge ?
"Oui, c'est plus fréquent que ce que l'on croit. 30% des enfants ne font pas leurs nuits, et vont avoir des troubles du sommeil. Le problème, c'est qu'un enfant qui ne dort pas, c'est plus de somnolence pour les papas et les mamans, et donc un risque accru de problèmes conjugaux et de troubles anxieux.
À partir de combien d'heures de sommeil peut-on considérer que bébé fait ses nuits ?
Un bébé qui fait ses nuits, c'est un bébé qui va avoir un sommeil ininterrompu, sans éveil signalé aux parents, entre minuit et 5 heures du matin. Donc, si votre enfant dort pendant cinq heures, c'est une première victoire, vous pouvez considérer qu'il fait ses nuits.
À la naissance, l'horloge biologique ne marche pas très bien. Le nouveau-né n'est pas sensible à la mélatonine, cette hormone qui permet de s'endormir. C'est-à-dire que durant le premier mois de vie, il est normal qu'un bébé ne dorme pas et il faut s'attendre à ce que son rythme soit un peu anarchique. En revanche, à partir de trois mois, un bébé est capable de faire ses nuits. Et si, après six mois, il ne les fait pas, c'est que les parents ont une responsabilité. Heureusement, il est possible d'entraîner les enfants à acquérir cette horloge biologique.
Comment aider l'horloge biologique de notre enfant à mettre en place un rythme jour/nuit ?
Le premier conseil c'est qu'en journée il faut jouer avec les enfants, et puis, le soir venu, il faut les laisser tranquilles et moins les stimuler. La journée, n'hésitez pas à ne pas les laisser dans l'obscurité totale pendant la sieste. Laissez une petite lumière pour que l'horloge biologique comprenne qu'on est encore en journée. Lorsque vous leur donnez le repas du soir, privilégiez des féculents, car un enfant qui n'est pas calé aura tendance à se réveiller, tiraillé par la faim. Évitez le sucre qui risque d'entraîner des réveils nocturnes, car l'enfant aura soif.
Comment combattre l'angoisse du coucher ?
Le rituel du soir est très important. Essayez de coucher votre enfant toujours à la même heure, et toujours en répétant le même protocole : on prend le bain, on change la couche, on enfile le pyjama et on lit une petite histoire. Ce rituel doit être court, sinon on risque d'aggraver l'anxiété de la séparation. Dans 30% des cas, les mauvaises nuits du bébé sont de la responsabilité des parents car elles sont liées à un mauvais conditionnement.
Faut-il systématiquement accourir à chaque fois que mon enfant se réveille dans la nuit ?
Un bébé a plusieurs cycles de sommeil dans la nuit. Entre chaque cycle, l'enfant va avoir un micro-réveil. Le problème, c'est que si vous l'avez endormi au biberon ou au sein, si vous l'avez bercé, si jamais vous l'avez mis dans votre lit le temps qu'il s'endorme, il va chercher, durant ses micro-réveils, à retrouver la situation qui lui a permis de s'endormir. Il pourrait donc avoir tendance à pleurer de temps en temps. Dans ce cas, il faut appliquer un déconditionnement, c'est-à-dire le laisser pleurer pour qu'il apprenne à s'endormir de manière autonome."