Rien ne prouve "en l'état actuel des connaissances" que les nouveaux systèmes d'étiquetage nutritionnel prévus par la loi Santé seront efficaces pour faire diminuer les maladies chroniques (obésité, diabète, etc.) en France, a estimé mardi l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). "En l'état actuel des connaissances, la pertinence nutritionnelle dans une perspective de santé publique des systèmes d'information nutritionnels examinés n'est pas démontrée", affirme l'Anses. L'organisme sanitaire a analysé la façon dont ces systèmes ont été construits et leur capacité à "orienter le comportement du consommateur".
Des résultats encore attendus. L'Anses ne se prononce pas en revanche sur le test de quatre de ces systèmes mené dans 40 supermarchés à la fin de l'an dernier, dont les résultats n'ont pas encore été publiés. Cet avis "confirme l'intérêt de travaux complémentaires tels que l'expérimentation en conditions réelles d'achat qui a été menée fin 2016 et dont l'objectif est de faciliter le choix du consommateur au regard de l'apport en énergie et en nutriments", a commenté le ministère de la Santé. L'Anses a analysé les quatre systèmes qui ont fait l'objet de ce test (nutri-couleurs, nutri-repères, nutri-score et SENS), ainsi que le système "Health Star Rating", utilisé en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Un étiquetage facultatif. La mise en place d'un tel étiquetage nutritionnel, pour mieux informer les consommateurs, est prévu par la loi Santé, votée en décembre 2015, en application de la réglementation européenne. Le ministère de la Santé publiera "début avril" le décret définissant le système d'étiquetage choisi qui demeurera facultatif. Il appuiera son choix sur le rapport du comité de pilotage du test dans les supermarchés, attendu "mi-mars", ainsi que sur un nouvel avis de l'Anses, a ajouté le ministère.