"Les personnes dont le système immunitaire, dont le rôle est de lutter contre les infections, est fragile sont plus sensibles face au covid-19", martèle Axel Kahn. Invité de Patrick Cohen, sur Europe 1, le président de la Ligue contre le cancer est formel : en plus d'être fragiles, les patients souffrant d'un cancer et qui subissent des traitements sont encore plus vulnérables devant le coronavirus. Certains traitements contre le cancer affaiblissent le système immunitaire, explique-t-il, estimant que "ces personnes doivent être considérées comme à risque".
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Un risque qu'ils arrêtent leurs traitements
La Ligue contre le cancer a lancé une alerte : "il faut absolument continuer les traitements contre le cancer". Axel Kahn redoute en effet qu'avec la peur du coronavirus, les patients souffrant d'un cancer arrêtent de se rendre en chimiothérapie ou de prendre leurs médicaments. "Le cancer est une maladie plus grave que le covid-19" rappel le scientifique, "il faut donc tout faire pour qu'ils puissent poursuivre leur traitement, en minimisant les risques de surinfection par le coronavirus". Les aidants doivent donc prendre toutes les précautions.
En plus de la fragilité physique, la plupart des patients souffrent aussi d'une fragilité morale, due à la solitude. Comme actuellement en cas de pandémie, les patients doivent être isolés et n'avoir aucun contact avec des personnes extérieures. Cette fragilité psychologique s'accentue donc lorsque l'environnement social disparaît parce que les visites des proches sont proscrites ou fortement déconseillées. Mais cela n'est pas "un phénomène nouveau c'est une aggravation" selon Axel Kahn, "la plupart ont l'habitude de certains types de traitement qui isolent".
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Le risque du manque de générosité
Le dernier risque que souhaite aborder Axel Kahn est celui de l'arrêt des dons. La Ligue contre le cancer fonctionne majoritairement sur la générosité publique. "Mais avec l'inquiétude, les donateurs généreux ne penseront pas à être généreux sur le moment" s'inquiète le président de l'association. "Il peut y avoir une triple peine : d'une part ils ont un cancer, d'autre part ils sont fragiles, et troisièmement, l'aide que l'on peut mobiliser pour leur venir en aide risque de considérablement diminuer." "Pensez à ceux qui sont encore plus menacés que vous, pensez à la générosité, ils en ont besoin" conclut Axel Kahn.