Inégalités, parité... Face aux fléaux du monde, Bill Gates croit aux "pouvoirs de l'innovation"

© NICHOLAS KAMM / AFP
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Europe1.fr

Bill Gates, ex-fondateur et PDG de Microsoft est aussi à la tête d'une fondation qui porte son nom. Très engagé sur les questions de développement des pays pauvres, de parité et d'accès aux soins, le philanthrope croit aux pouvoirs de l'innovation et de la technologie pour résoudre certains problèmes. Il donne ce dimanche une longue interview au "JDD". 

L'assemblé générale des Nations unies débute dès lundi. Dans ce cadre, Bill Gates va tenter de réunir les dirigeants du monde entier pour faire un bilan des programmes prioritaires autour d’un rapport annuel appelé "Goalkeepers". Dans une interview au Journal du dimanche, il explique que pour résoudre des problèmes de santé, de parité ou d'écologie, les solutions technologiques peuvent jouer un rôle. Bill Gates "croit au pouvoir de l'innovation" et estime que "les nouveaux outils, les nouveaux médicaments et les nouvelles inventions vont nous permettre des percées dans la lutte contre la pauvreté et les maladies".

La technologie pour gagner en indépendance

Les ordinateurs et surtout les téléphones portables sont pour l'ex-PDG de Microsoft un moyen très efficace pour améliorer la vie et l'indépendance de chaque individu, notamment des femmes. "Dans les pays développés, les enquêtes montrent que, dès lors qu’une femme peut accéder à ses comptes bancaires sur son téléphone mobile, ses enfants sont en meilleure santé, sa famille peut plus facilement s’échapper de la pauvreté. Au Kenya, dès qu’on a pu leur donner l’accès à des comptes d’épargne, les vendeurs sur les marchés – des femmes, en majorité – ont réussi à épargner à un meilleur taux pour finir par investir en moyenne 60 % de fonds en plus dans leur propre entreprise, ce qui contribue à la croissance de l’économie", détaille le philanthrope.

"L'intelligence artificielle peut simplifier des problèmes très complexes"

L'accès à la technologie semble donc être un outil essentiel de la mobilité économique. Pourtant, dans les pays développés, cette même technologie est parfois synonyme de fracture entre les urbains et les ruraux, les connectés et les déclassés. "Ce fossé s'est considérablement réduit ces vingt dernières années", objecte Bill Gates.

Pour finir, le milliardaire a évoqué les possibilités ouvertes par l'intelligence artificielle (IA). "L'IA peut simplifier des problèmes très complexes", assure-t-il. Sa fondation a notamment eu recours à cette technologie pour agir contre les naissances prématurées en Afrique. L'IA permet, en effet, de traiter et trier des milliards d'informations issues de données génétiques, et de pouvoir les synthétiser pour, par exemple, proposer des régimes alimentaires adaptés aux femmes enceintes. Les tests sont en cours mais si le nouveau protocole fonctionne, "nous pourrions aboutir à une réduction de 15% des naissances prématurées, ce qui signifie, à l'échelle de l'Afrique, 80.000 vies sauvées par an".