La saturation des services de réanimation pédiatriques dans les hôpitaux franciliens, alors que sévit depuis début octobre une épidémie de bronchiolite, a déjà contraint les établissements à transférer 28 enfants vers des services de réanimation d'autres régions, a indiqué lundi l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France à l'AFP. La région "est en phase épidémique de bronchiolite depuis le 3 octobre. Il est constaté une nette augmentation des passages aux urgences des enfants depuis trois semaines", indique l'ARS, précisant qu'"à ce jour, en Île-de-France, 28 transferts en réanimation pédiatrique ont été effectués vers d'autres régions".
Une épidémie de bronchiolite précoce
"Chaque hiver, les établissements pédiatriques de la région font face à des tensions en raison des épidémies hivernales, notamment avec la bronchiolite. Cette année, cette période coïncide avec un contexte difficile engendré par des tensions sur les ressources humaines en santé", explique l'agence, qui souligne que le nombre de lits est inférieur à ce qu'il était en 2021. "Actuellement, 27,5% des passages aux urgences pour bronchiolite des enfants de moins de 2 ans sont suivis d'une hospitalisation", selon l'ARS.
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Cette épidémie de bronchiolite, précoce cette année comme l'an dernier, se conjugue avec des difficultés à recruter des soignants, notamment des infirmières, dans les services pédiatriques. Le 22 octobre, un collectif de 7000 soignants en pédiatrie a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour déplorer des conditions de travail et une prise en charge inadaptées, résultats d'une "inaction politique irresponsable".
L'État débloque 150 millions d'euros pour les services en tension
En réponse à ce cri d'alarme, le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé la mise en place d'un "plan d'action immédiat" et le déblocage de 150 millions d'euros pour "les services en tension de l'hôpital", et promis l'organisation au printemps d'"assises de la pédiatrie". Des mesures "inadéquates" et "cyniques" selon le collectif Pédiatrie, qui a annoncé qu'il se rendrait le 2 novembre à l'Elysée pour remettre un courrier au chef de l'Etat.
L'ARS a expliqué à l'AFP avoir élaboré "un plan d'action pour préparer le dispositif hivernal et soutenir les équipes hospitalières", notamment en ouvrant la Cellule régionale d'appui Bronchiolite (CRAB) permettant de chercher des places pour les malades.