Le programme de dépistage organisé du cancer du sein a permis de détecter 37.000 cas entre 2013 et 2014, a annoncé mardi Santé Publique France, jugeant ce programme "de qualité", alors que le gouvernement vient d'annoncer sa refonte.
Un programme efficace. "En 2013-2014, environ 37.000 cancers du sein ont été détectés" dans le cadre du programme de dépistage organisé, soit "un taux de détection de 7,4 pour 1.000 femmes dépistées", a expliqué l'agence française de santé publique dans un bilan publié à l'occasion d'Octobre rose, mois de mobilisation contre le cancer du sein dans le monde entier. La majorité de ces cas est détectée à un stade précoce: pour 77%, les ganglions lymphatiques ne sont pas atteints, dans 37% des cas, la tumeur fait moins d'1 cm, et dans 15%, il s'agit d'un carcinome canalaire in situ, c'est-à-dire que les cellules cancéreuses ne sont présentes que dans le revêtement des canaux mammaires.
Les Françaises encore trop peu dépistées. Depuis 2004, toutes les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à faire une mammographie tous les deux ans pour détecter une éventuelle tumeur - et tous les ans pour celles qui présentent des risques accrus de développer un cancer du sein. En 2015, 51,5% des femmes entrant dans ce cadre ont effectivement réalisé une mammographie, soit un taux de participation inférieur aux critères européens, qui définissent comme "acceptable" un taux de couverture de 70%. Malgré cela, "la plupart des indicateurs de performance du programme montrent un programme de dépistage organisé de qualité", par rapport à l'objectif principal de diminuer la mortalité par cancer du sein, juge Santé Publique France.
Le premier cancer des femmes. L'organisme souligne toutefois qu'il est "nécessaire de mettre en place les outils épidémiologiques pour estimer cette efficacité en vie réelle et dans le contexte actuel en France", car la plupart des études disponibles sur la diminution de la mortalité grâce au dépistage portent sur des pays étrangers ou sur la période avant 2004. Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme, avec environ 50.000 nouveaux cas invasifs par an en France, rappelle Santé Publique France, créé en mai à partir de la fusion de trois agences sanitaires.
La maladie, qu'on guérit dans 9 cas sur 10 lorsqu'elle est dépistée à un stade précoce, cause malgré tout près de 12.000 décès par an en France. Le nombre de cas a beaucoup augmenté depuis les années 1980, avant de se stabiliser depuis 2005, "sans doute" à cause de la diminution de l'utilisation de traitements hormonaux substitutifs.