"Trop vieille pour ça ? Seuls les autres le croient." C'est le slogan de la campagne lancée aujourd'hui par le Collège national des gynécologues. Ils tirent la sonnette d'alarme pour que les femmes de plus de 74 ans continuent à se faire dépister pour le cancer du sein.
Car même si, à partir de 75 ans, ces femmes ne reçoivent plus l'invitation du dépistage organisé, pour aller faire une mammographie tous les deux ans, elles doivent impérativement continuer à se faire surveiller régulièrement. C'est une question de vie ou de mort selon ces spécialistes, qui sont nombreux à voire arriver en consultation des femmes âgées de 75 ou 80 ans qui découvrent qu'elles sont atteintes du cancer du sein à un stade avancé.
Alors comment expliquer ce retard de diagnostic ? A cause des idées reçues qui circulent sur le sujet, notamment qu'à partir d'un certain âge, un cancer évolue si lentement que la mort sera causée par autre chose. Mais la docteure et cheffe de service des maladies du sein au CHU de Strasbourg Carole Mathelin le confirme, c'est faux. "Les cancers du sein sont gentils biologiquement au départ, mais le problème c'est qu'ils surviennent dans un environnement où les patientes ont moins de défenses immunitaires, où les tissus sont moins compétents pour bloquer la prolifération des tumeurs", explique-t-elle.
Une question de vie ou de mort selon ces spécialistes
"Tout cela fait que même s'ils sont relativement gentils d'apparence, ils évoluent rapidement et aboutissent au décès", détaille l'experte. Alors ce que ces médecins recommandent pour les femmes de plus de 75 ans, c'est surtout qu'elles continuent la surveillance en allant se faire examiner les seins par un généraliste ou un gynécologue une fois par an. Sans oublier une mammographie tous les deux ans, tant qu'elles sont en forme. Avec ces mesures, le Collège national des gynécologues estime que l'on pourrait éviter entre 3.000 et 4.000 décès par an liés au cancer du sein.