La société Carmat, qui développe un projet de cœur artificiel total, a annoncé mercredi avoir obtenu l'aval des autorités françaises pour démarrer son étude pivot, l'essai clinique final devant lui permettre d'obtenir à terme le marquage CE pour la commercialisation. Ce cœur artificiel, a été implanté sur quatre patients entre 2013 et 2015, tous sont décédés mais l'objectif d'une survie de 30 jours après l'opération a été atteint pour la plupart d'entre eux. Une nouvelle phase d’expérimentation va donc pouvoir commencer, et cette fois, il y aura plus de malades concernés.
Nouvel objectif : six mois de survie. Cette fois, pour que ce soit un succès d'un point de vue scientifique, il ne suffira pas que les patients survivent un mois après l'opération mais au moins six mois avec un premier bilan au bout de trois mois. Autre nouveauté, les médecins vont pouvoir proposer le cœur artificiels à des patients moins fragiles, des insuffisances cardiaques graves mais moins critiques. "Je pense que c'est tout l’intérêt de pouvoir s'adresser à des malades moins mourants, si j'ose dire, car ils supporteront mieux cette chirurgie, cette réanimation, et le résultat devrait être bien meilleur", estime le chirurgien Daniel Duveau.
Plusieurs pays européens intéressés. En parallèle, "Carmat engage des démarches pour obtenir des autorisations d'implantation de son coeur artificiel dans différents pays d'Europe", indique la société. Les demandes sont en cours dans plusieurs pays européens. Cette étude pivot doit en effet porter sur "20 à 25 patients suivis à 180 jours" dans dix centres d'implantation en Europe, avait précédemment indiqué Carmat.