Avoir les lèvres aussi pulpeuses que leurs idoles tout droit venus de la téléréalité. C'est le rêve de plusieurs jeunes femmes qui sautent le pas de la chirurgie esthétique. Selon le dernier congrès de chirurgie plastique de l'IMCAS, les femmes de 18 à 34 ans ont désormais plus recours à la chirurgie esthétique que les femmes de 35 à 50 ans. Un constat partagé par la chirurgienne Aurélie Fabié-Boulard, invitée de Mélanie Gomez et Jimmy Mohamed dans l'émission Sans Rendez-vous, sur Europe 1. Elle décrit ces interventions chirurgicales qui ne sont pas toujours encadrées.
Des femmes qui trouvent, "bien souvent, leur modèle sur Instagram"
La chirurgie esthétique n'est pas l'affaire de liftings uniquement. Beaucoup de jeunes femmes se pressent dans les cabinets pour pouvoir ressembler à de véritables stars de la téléréalité. "Ces jeunes femmes qui nous demandent des injections des lèvres, trouvent, bien souvent, leurs modèles sur Instagram", assure Aurélie Fabié-Boulard, également la vice-présidente de la société savante regroupant les chirurgiens esthétiques.
Mais "le problème" pour la chirurgienne "ce sont toutes ces jeunes femmes qui nous font des demandes excessives" concernant leurs lèvres. "On passe beaucoup de temps à leur expliquer que c'est dangereux, qu'il ne faut pas le faire. Certaines d'entre-elles omettent qu'elles ont déjà eu recours à des injections et vont continuer. Parfois, elles dépassent les conditions de sécurité nécessaires", déplore la spécialiste.
Des "injecteurs illicites, qui n'ont aucune formation"
Et quand les chirurgiens esthétiques professionnels ne souhaitent pas répondre à leurs demandes ou qu'elles trouvent les devis trop chers, ces jeunes femmes se tournent parfois directement vers Instagram, ou certains n'hésitent pas à proposer des injections illégales. "L'information est libre sur Instagram et cela permet à certaines jeunes, peut être moins méfiantes d'aboutir à des possibilités d'injections qui sont proposées à un moindre coût", alerte Aurélie Fabié-Boulard. "Ce ne sont pas des médecins, mais des injecteurs illicites, qui n'ont aucune formation pour exercer un métier. S'il y a un problème, ils laissent ces personnes dans un désarroi total".
Mais la chirurgienne se veut tout de même rassurante, car même s'il "existe une tranche de personnes qui sont attirées par ce côté très superficiel et superlatif de tous les critères érotiques que peuvent avoir les hommes et les femmes, ce n'est pas le repère de toute la jeunesse". Elle ajoute : "Certains ont simplement la curiosité de regarder".