En pleine vague de froid, la France connaît une forte épidémie de grippe. Avec un coût certain pour l'économie : environ 900 million d'euros.
A chaque hiver, sa traditionnelle épidémie de grippe. Mais cette année, le virus s'est installé avec un peu d'avance sur la France, dès fin décembre, touchant entre 2,5 et 3 millions de personnes. Des malades contraints de ne pas se rendre au travail. Ces arrêts de travail ont un coût pour l'économie française, estimé par plusieurs spécialistes à environ 900 millions d'euros pour cette année. Une facture divisée en parts équivalentes : 300 millions d'euros pour la Sécurité sociale, 300 pour les entreprises et 300 pour l’Etat.
Vague d'arrêts de travail. Consultations chez le médecin, remboursements des médicaments prescrits, hospitalisations et engorgement des établissements de santé... En première ligne dans cette épidémie, l'assurance-maladie est touchée à hauteur de 300 millions d'euros, un chiffre notamment lié aux arrêts de travail, dont le nombre est considérable : une grippe classique représente environ 6 millions de jours d'arrêt maladie. "Il y a une baisse de productivité et une désorganisation des services. Cela nécessite des remplacements de courte durée ou des arrêts d'activité lorsqu'on est à flux tendus. Tout cela coûte à peu près 300 millions d'euros", explique Frédéric Bizard, économiste et professeur à Sciences Po.
Des entreprises pro-vaccin. Trois cents millions d'euros, soit un impact de 0,05% du PIB français. Face à ce manque à gagner, certaines entreprises proposent à leurs salariés de se faire vacciner pour éviter les absences. C’est le cas chez Airbus Group, Axa, Urgo, ou encore au Printemps Haussmann. "Ce vaccin est volontaire et évidemment gratuit. Que les collaborateurs puissent être présents, c'est intéressant dans un souci de santé de personnes et pour l'entreprise, mais ce n'est pas ça qui a motivé notre démarche", indique la DRH de l'enseigne parisienne, Marie-Eve Cazin.
Pour autant, dans cette entreprise, on estime que seulement un salarié sur 10 se fait vacciner. Au niveau national, le taux de vaccination a chuté en France depuis 2009 : 60% des personnes à risques se faisaient vacciner avant. Aujourd’hui, malgré les recommandations, ce ratio est descendu en dessous de la barre symbolique des 50%. Seniors et nourrissons sont particulièrement vulnérables à cette épidémie, en raison de leurs plus faibles défenses immunitaires.
De la TVA en moins. Mais chez les actifs, les conséquences des absences liées au virus sont aussi plus fortes sur l'économie, avec notamment la baisse des recettes fiscales pour l'Etat. La baisse de la production des entreprises est aggravée par celle de la consommation des malades : au fond de son lit, on achète moins et les recettes liées à la TVA sont plus faibles. Là encore, le manque à gagner total pour l’Etat est estimé entre 300 et 400 millions d’euros.