Psychothérapie, médicaments, sport... Comment faire pour sortir d’un burn out ?

  • Copié

Longtemps tabou, le burn out est aujourd’hui mieux reconnu et appréhendé par les médecins. Le docteur François Baumann, médecin généraliste et psychothérapeute, explique sur Europe 1 comment se remettre d’un syndrome d’épuisement professionnel.

Le burn out, ou syndrome d’épuisement professionnel en français, touche chaque année des milliers de personnes. Mais pour beaucoup de patients, il n’est pas toujours facile d’avouer sa souffrance ou son mal-être au travail. Il est pourtant impératif de suivre un traitement, assurent la plupart des médecins. François Baumann, médecin généraliste et psychothérapeute, auteur du livre Éliminer la souffrance au travail (Josette Lyon éditions), explique dans l’émission Sans Rendez-Vous d’Europe 1 comment se remettre d’un épuisement professionnel.

 

>> Retrouvez l'intégralité de Sans rendez-vous en replay et en podcast ici

 

Qui aller voir en cas de burn out ?

François Baumann est catégorique : pour sortir d’un burn out, il faut aller consulter un médecin le plus tôt possible. "Soit la personne accepte d’aller consulter à un stade précoce, ce qui n’est pas évident, soit la famille ou les collègues l’emmènent et expliquent que quelque chose ne va pas", explique le médecin.

Faut-il se mettre en arrêt de travail ?

Pour François Bauman, les arrêts de travail sont nécessaires pour permettre aux patients de se soigner, même si beaucoup de gens y sont souvent réfractaires. "Les arrêts de travail ne sont pas dans la mentalité de la plupart des gens. Beaucoup de patients disent qu’il y aura encore plus de dossiers à traiter quand ils reviendront, et qu’ils seront encore plus épuisés", raconte-t-il.

"Je considère pourtant les arrêts de travail comme un instrument thérapeutique. C’est au médecin traitant de juger, car il connaît très bien la personne. Avec un arrêt de travail, on s’éloigne d’un environnement toxique. Il y a des chefs toxiques, des métiers toxiques. Il faut prendre de la distance avec cette toxicité", assure-t-il.

Faut-il prendre des médicaments et suivre une psychothérapie ?

François Baumann préconise à ses patients d’arrêter le travail, ainsi que la prise d’anti-dépresseurs et le suivi d’une psycho-thérapie. En clair : il s'agit de combattre le mal avec plusieurs armes à la fois. "Le burn out empêche de vivre, on est obsédés par ce travail. Dès qu’on prononce le mot, on est en larmes. Dans ces cas-là, c’est un arrêt de travail et des médicaments. Pour sortir des gens d’un état dépressif, je donne des anti-dépresseurs. Ce sont des traitements qu’on peut arrêter assez facilement, donc ça présente des avantages, plutôt que des gens sous tranquillisants ou sous hypnotiques", juge le médecin.

"Les tranquillisants ne traitent pas la cause, qui est d’arrêter cet état de rumination. Les anti-dépresseurs permettent d’aller mieux rapidement, mais il faut les prendre longtemps, au moins 3 à 6 mois, et les accompagner par une psycho-thérapie. J’écoute les gens, et j’essaye d’être avec eux, ce n’est pas la psychanalyse sur un divan. Les gens parlent uniquement de leur travail, on essaie de comprendre pourquoi ils sont perfectionnistes, pourquoi ils sont accros à leur travail."

Existe-t-il des traitements alternatifs ?

François Baumann n’écarte pas des méthodes alternatives pour lutter contre le burn out, comme la sophrologie. "Il y a d’autres méthodes comme la sophrologie ou le yoga". Le sport est aussi un excellent remède. "Je crois beaucoup au sport, et qu’ils ressortent avec l’esprit beaucoup plus clair. Quand ils le font, les gens vont mieux. Ça peut être loin, jusqu’à six mois. Les gens guérissent, et ils se disent qu’ils revivent", décrit le médecin.

Peut-on reprendre le travail ?

François Baumann recommande de recommencer progressivement le travail. "Les patients doivent se demander si le burn out leur serait arrivé dans une autre entreprise, peut-être à cause d’une personnalité toxique. On peut reprendre doucement, en mi-temps ou en tiers temps. On leur fait aussi développer des hobbies, comme de la peinture etc… On leur apprend à quitter, progressivement, cette obsession du travail".

Le médecin se veut positif : beaucoup de ses patients ont réussi à s’en sortir, et même à en retirer des bénéfices. "Le burn out est peut-être une occasion pour faire le point sur sa vie. Souvent, les gens qui s’en sortent disent que ça a été une expérience positive in fine", assure le médecin.