Coronavirus : après les Alpes-Maritimes, faut-il d’autres confinements locaux ?

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Anne Le Gall et Laura Taouchanov, édité par Rémi Duchemin , modifié à

Une grande partiel du littoral des Alpes-Maritimes va vivre des confinements lors des deux prochains week-ends, comme l'a annoncé le préfet du département lundi. Mais la situation dans d’autres territoires suscite aussi une grande inquiétude. Certains appellent à des mesures similaires, notamment autour de Dunkerque.

Depuis lundi, les habitants des Alpes-Maritimes sont fixés. Pour faire face à la flambée de l’épidémie de coronavirus, le littoral du département va connaître deux week-ends de confinement. Cette première mesure de confinement local intervient dans un département où le nombre de contaminations est particulièrement important. Mais à y regarder de plus près, au regard des données au niveau national, les résultats posent question un peu partout ces derniers jours.

Un situation inquiétante dans de nombreux territoires

Certaines données, en effet, interrogent et inquiètent. Le nombre de contaminations quotidiennes en France est en hausse depuis six jours, un fait inédit depuis le début du mois de février. Depuis dimanche, le nombre des hospitalisations augmente également au niveau national, avec des tensions plus marquées dans les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-Maritimes, de l'Isère, de la Moselle, du Nord, du Rhône, et dans certains endroits de l'Ile-de-France.

Il est certes difficile, et surtout trop tôt, pour savoir si cette hausse s’annonce durable. Mais elle correspond à des projections qui ont été faites par différents épidémiologistes. Au niveau du calendrier, elle concorde avec la propagation du variant britannique, qui est déjà dominant dans certains départements, et qui devrait le devenir au niveau national dans la première semaine de mars.

A Dunkerque, "il va vraiment falloir faire quelque chose"

Dans ce contexte, l’idée de mettre en place des confinements locaux et circonscrits aux week-ends, comme dans les Alpes-Maritimes, fait son chemin. Notamment parce que beaucoup de contaminations se font dans la sphère privée, dans les moments de convivialité. Et certaines villes, comme Dunkerque, ou départements, comme celui de la Moselle, connaissent une situation très tendue.

"Il va vraiment falloir faire quelque chose", plaide ainsi ouvertement Philippe Froguel, généticien au CHU de Lille. "A Dunkerque, on arrive à des seuils très, très élevés, puisqu’il y a 2 à 3% de la population qui se promène dans les rues de Dunkerque et qui sont porteurs du virus britannique. Donc la situation est vraiment explosive. L’hôpital de Dunkerque et les cliniques sont déjà totalement saturés. Il y a des patients qui ont été acheminés dans d’autres hôpitaux. Ce qu’il faudrait surtout, c’est qu’on essaye d’isoler le Dunkerquois du reste de la France, comme on essaye de la faire avec la région de Nice."

Mais pour être efficaces, ces mesures de confinement ciblées doivent être prises suffisamment tôt. Sinon, le risque, c'est de devoir frapper plus fort.