Ne prenez pas de Plaquenil ou de Kaletra pour soigner le coronavirus sans avis médical ! Voilà l'appel lancé lundi soir par l'agence du médicament (ANSM). Avant elle, l'agence régionale de santé de Nouvelle Aquitaine avait aussi alerté sur "des cas de toxicité cardiaque", déclenchés par la prise, en automédication, de chloroquine. Après les déclarations du professeur Didier Raoult, qui affirme que cette molécule présente dans le Plaquenil ou le Kaletra notamment, peut permettre de traiter le coronavirus, beaucoup de patients ont décidé d'en prendre d'eux-mêmes.
"Elle avait entendu dans les médias que ça pouvait marcher..."
"Une patiente jeune m'a appelée. Elle était très angoissée, pensait avoir le coronavirus et avait des palpitations depuis 24 heures", raconte ainsi au micro d'Europe 1 Olivier, médecin régulateur au SAMU des Hauts-de-Seine. "Elle m'a raconté qu'entre autres, elle avait pris du Plaquenil parce qu'il lui en restait d'une précédente hospitalisation. Et comme elle avait entendu dans les médias que ça pouvait marcher, elle en a pris d'elle-même. Beaucoup de patients le font."
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Mais ce n'est pas sans danger. Trente malades ayant développé des effets secondaires suspects sont à l'étude, selon l'ANSM. Il y a même des investigations en cours sur trois patients décédés. Le principal risque est cardiaque : arythmies, infarctus... D'où ce rappel des autorités de santé : les effets de l'hydroxychloroquine pour soigner le coronavirus ne sont toujours pas prouvés. Des tests sont en cours. Et, pour l'instant, sa prescription reste réservée aux cas les plus graves et dans un cadre hospitalier.